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Commission 1
graphique. Pour que la carte à dresser devienne une œuvre cohérente,
bonne et correcte, les diverses opérations successives doivent répondre à
un plan d’ensemble harmonieux.
La triangulation, lors de levers photogrammétriques faits en vue d’ap-
plications topographiques, c’est-à-dire pour les petites échelles dont nous
avons parlé au début, peut être faite en même temps que les prises de vues
photogrammétriques. Tant qu’il s’agit d’interpoler des points, une préci
sion de l’ordre de la demi-minute suffit, et dans ce cas on peut travailler
avec un appareil simple, comme le léger photothéodolite de campagne
Zeiss, propre à donner une telle précision dans les mesures angulaires.
C’est ce que nous avons toujours fait pour déterminer les points de station
pl i otogrammétrique, en restant dans les limites d’une précision de ± 1'.
Lorsqu’il s’agit d’une triangulation portant sur de plus grandes étendues,
on se servira d’instruments plus précis, ainsi que je l’ai fait sur le Nanga
Parbat. Dans les autres cas les mesures fournies par le photothéodolite
sont suffisantes, avec des données angulaires complémentaires déduites
des plaques, mais il se peut qu’une détermination azimutale astronomique
devienne nécessaire pour consolider un canevas déterminé avec une insuf
fisante précision angulaire. C’est suivant les cas, le but poursuivi et l’échelle
de la carte à dresser, et en tenant compte des données de triangulation
éventuellement acquises, que l’on dirigera les travaux trigonométriques.
Le choix du procédé le mieux adapté est ici de grande importance (voir
le mémoire ci-dessus cité).
Tout aussi importante que la triangulation, sur laquelle repose le lever
photogrammétrique, est l’élaboration proprement cartographique des plans
avec courbes de niveau dressés par voie photogrammétrique; la valeur pra
tique des cartes définitives est à ce prix. L’opinion que les plans avec
courbes de niveau dressés par voie photogrammétrique sont d’une parfaite
qualité topographique est très répandue, mais erronée. Ces courbes de ni
veau sont, certes, des lignes métriques exactes, mais elles n’existent pas sur
le terrain, et leur valeur en tant que moyen de représentation topographique
est médiocre. Sous ce rapport, ces plans restent loin des bonnes cartes
établies à la planchette, lesquelles offrent un figuré du terrain de haute
valeur topographique, tels que l’atlas Siegfried de la Suisse. Le problème,
qui consiste à obtenir, à partir du plan avec courbes de niveau photogram
métriques peu suggestives, une carte suggestive et également parfaite au
point de vue géométrique et au point de vue figuratif, est un problème
d’ordre général qui dépasse en quelque sorte le programme de la Commis
sion 1 chargée de la photogrammétrie terrestre (Ce problème pourrait
peut-être figurer à l’ordre du jour du prochain Congrès de la Société Inter
nationale de Photogrummétrie). Je signale que nous avons essayé d’ani
mer les courbes de niveau inertes par un grisé en plusieurs couleurs. Ce