préparée de saisir certains détails ou sujets invisibles à notre œil. Il faut
également attribuer aux différences d’activité des teintes naturelles la
révélation sur la plaque de certains détails du sol, que n’avait pas donnée
l’observation oculaire au cours des reconnaissances aériennes.
En Géographie historique, l’avion est un moyen de recherches non
moins fructueux.
Dans les régions désertiques sur lesquelles ont porté nos expériences
de méthode, il s’est affirmé connue un instrument de recherches de premier
ordre.
Il prépare les recherches, les accompagne et les aide, et enfin en fixe les
résultats avec précision :
a) Il permet d’abord d’atteindre des régions anciennes, perdues, igno
rées, loin des pistes actuelles ou inaccessibles aux moyens ordinaires de
transport, de les survoler, d’y atterrir pour y faire une étude et des sondages
rapides, de prendre des mesures qui serviront ensuite à la restitution des
photographies aériennes par base établie au sol.
L’avion permet des vues d’ensemble de la région étudiée qui dirigent
utilement les recherches. Il met en un mot à la disposition de l’archéologue
une carte à l’échelle propice sur laquelle il lit les traces subsistantes de
l’organisation ancienne : emplacement des villes et des places fortes,
réseau des routes, des points d’eau et des canaux.
La rapidité de l’avion rend possible des reconnaissances à grand rayon,
comme il est souvent pratiquement impossible d’en réaliser à terre. Elle
permet en outre des comparaisons fructueuses entre différents sites.
De terre, certains vallonnements, signes d’une ruine souterraine, sont
difficilement visibles, à cause de l’uniformité des teintes de la steppe et de
l’absence d’ombres, sous l’ardeur du soleil, aux heures d’éclairage perpen
diculaire, heures médianes du jour. Aux heures matinales ou tardives,
avec l’éclairage oblique et rasant, ils apparaissent de très loin à l’observa
teur aérien. Des ruines ne laissant qu’une faible ondulation au sol sont
ainsi découvertes et marquées sur la carte avec précision. Au printemps
et à l’automne, les herbes de la steppe se déssèchent ou reverdissent en
teintes variées au-dessus des ruines enfouies. Eclairages rasants et teintes
de la végétation s’unissent alors pour faire ressortir nettement à l’observa
teur aérien le dessin des vestiges anciens cachés sous terre.
Savamment ménagés et employés, ils permettent même de retrouver des
ruines souterraines ne laissant pratiquement aucun vestige visible de
terre, et d’en photographier les contours avec suffisamment de netteté pour
diriger des sondages.
b) La reconnaissance aérienne et la photographie accompagnent cons
tamment et dirigent le travail de sondage et la fouille du site ancien choisi