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Commission 4 a
La couleur d’une terre remuée depuis des siècles aura une activité
spéciale pour la plaque photographique. Le fouilleur sait la reconnaître
dans ses tranchées par une consistance différente. En outre l’utilisation,
par l’intermédiaire d’écrans, de rayons spéciaux auxquels notre œil est
insensible permettra certainement un jour de lire sous le sol ce qui y est
enfoui et caché, de même que des expériences récentes avec des plaques
sensibles aux rayons infrarouges permettent déjà de photographier à
travers la brume.
Résultats.
La carte frontière romaine dans le désert de Syrie.
Au cours des campagnes de novembre 1929 à juillet 1932 succédant aux
campagnes d’essai de 1925-1929, la carte de la frontière romaine dans le
désert de Syrie a pu être achevée dans toutes ses lignes principales entre
le Djebel Hauran et le Tigre.
Dans cette zone qui mesure 750 kilomètres en ligne droite et 1.000 avec
ies détours, il a été possible, grâce à l’avion, de reconstituer en détail, sur
une profondeur variant entre 100 et 200 kilomètres, l’organisation militaire
et économique de l’occupation romaine.
Postes militaires, routes, points d’eau organisés, aménagement de
centres de culture, ont été relevés et photographiés. Un tiers de ces sites
étaient enfouis sous le sol. Un bon nombre restaient ignorés loin des pistes
actuelles.
La carte qu’il a été possible d’établir ainsi montre mieux qu’un long
exposé, l’utilité de l’application de la photographie aérienne aux recherches
archéologiques dans les régions de steppe désertique.
L’Académie des Inscriptions et Belles—Lettres qui, depuis 1926, avait
encouragé les essais de méthodes, sanctionnait les résultats en déclarant
que « l’avion devenait un des instruments les plus efficaces de l’archéo
logie » (Séance annuelle, 22 nov. 1932, Journal Officiel, p. 12.047).