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SYMPOSIUM PHOTO INTERPRETATION, DELFT 1962
En forêt tropicale du type dense équatoriale, tandis que les responsables des
exploitations s’efforcent d’obtenir une production donnée à un coût minimum,
c’est la puissance publique qui prévoit l’aménagement de l’exploitation des
richesses forestières. Les services forestiers et les exploitants qui portent un
intérêt très vif à l’inventaire des forêts denses équatoriales songent à faire appel
à l’utilisation des photographies aériennes pour aider à mener à bien des inven
taires forestiers.
Cette note, étayée par notre expérience de la forêt dense équatoriale afri
caine, présente les conditions particulières des photos aériennes pour les in
ventaires en se basant notamment sur les travaux importants effectués au
Gabon (inventaires par travaux au sol et par photographies aériennes). Nous
adoptons les définitions de la conférence de Yangambi (1956): forêt dense
humide sempervirente ou semi-décidue.
Nous savons qu’un inventaire implique d’une part, la connaissance de la
topographie et des surfaces forestières, d’autre part, le volume des seuls arbres
commercialisables.
Lorsque des cartes précises n’ont pas encore pu être établies, les photos
prises à une échelle de 1/50.000 sont utilisées couramment pour obtenir une
carte expédiée dite esquisse topographique. Elle comporte la restitution à la
chambre claire stéréoscopique de la planimétrie et de l’hydrographie. Sans
travaux sur le terrain, l’altimétrie est représentée par des courbes figuratives
d’équidistance fixe (par exemple 20 m.) mais de cote absolue inconnue. Ces
documents topographiques établis à l’échelle approchée du 1/50.000 peuvent
donner lieu à des agrandissements au 1/20.000 ou au 1/10.000 suivant les
besoins particuliers.
Le problème des cartes expédiées est bien résolu au moyen de la photo
graphie aérienne; actuellement, les exploitants font un appel fréquent à cette
technique pour obtenir un document d’une valeur inestimable pour le tracé
de leurs routes d’exploitation.
Pour l’inventaire proprement dit, précisons les conditions de la technique
photographique et de l’interprétation forestière.
Au dessus de la forêt dense humide, la présence de nuages ou de brume
sèche empêche la photographie. Alors que les postes d’observation météo sont
chargés de définir les conditions favorables de la navigation aérienne soit une
nébulosité 4/8 à 6/8, le beau temps photographique correspond à une nébulosité
nulle (0/8). Toutes les observations faites conduisent à cette constatation:
faute d’avoir encore pu préciser aucune règle qui permette de prévoir avec
précision les périodes favorables de beau temps photographique, on en est
réduit à attendre systématiquement l’arrivée imprévue de quelques heures ou
d’un jour de beau temps.
Dans les zones de brume sèche équatoriale, en l’absence de nuages, les
clichés sur films à émulsion infrarouge sont à la fois plus nets, plus contrastés
et présentent une gamme de teintes plus étendue. L’idéal est de disposer de