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SYMPOSIUM PHOTO INTERPRETATION, DELFT 1962
des années suivantes était rassemblée la bibliographie existante [1], tandis qu’
articles, conférences, expositions, tentaient d’éveiller l’intérêt des historiens et
du grand public. Enfin était mise au point une méthode de reconnaissance au
sol.
L’on assiste aujourd’hui à la multiplication des photographes aériens qui,
comme R. Agache (Somme), opèrent, pour des provinces qu’ils connaissent
bien, des prises de vues obliques en noir ou en couleurs, à faible altitude, sur
veillant périodiquement des sites intéressants en fonction de la saison, des circon
stances atmosphériques, du moment (fig. 1,2). Les résultats de ces travaux
commencent à être publiés. (Voir le complément de ma bibliographie donné
dans le Bulletin de la Société française de photogrammétrie, no. 5.)
Mais ces tentatives isolées ne peuvent recevoir toute leur signification qu’
intégrées dans un plan de base à l’échelon national reposant sur l’étude systé
matique de la couverture à moyenne échelle (1/25.000) prise par l’I.G.N.,
complétée de missions spéciales pour des zones particulièrement riches.
C’est le but poursuivi par une équipe amicale en constante liaison: Service
de la Documentation Technique de l’I.G.N. (Mlle J. Soyer - I.C.G. Clos-
Arceduc) - Institut Lrançais du Pétrole (I.L.P.) : M. Max Guy, ingénieur
géologue - Ecole Pratique des Hautes Etudes, Vie Section, séminaire de photo
interprétation.
Nous nous sommes trouvés confrontés aux problèmes suivants: urgence de
la tâche: labours mécaniques, remembrements, grands travaux publics (éta
blissement de routes, de canalisations) font, à un rythme accéléré, disparaître
irrémédiablement maintes traces anciennes sur tout le territoire métropolitain.
Or la richesse d’informations livrées par la photographie aérienne, spéciale
ment à basse altitude, est telle que le risque est grand de se perdre au niveau du
détail: innombrables sont les découvertes isolées qu’elle autorise: enceintes et
habitats pré-protohistoriques, nécropoles, camps romains, villas, châteaux,
abbayes, villages disparus. Il fallait trouver un fil conducteur permettant de
procéder rapidement en situant les découvertes dans leur cadre.
Ainsi avons-nous été amenés à étudier en premier heu l’ancien réseau routier,
support des sites habités et du morcellement parcellaire, qui seul peut fournir
de vastes vues d’ensemble sur l’organisation d’une région.
Le travail est conduit par feuille au 1/50.000 (20x27,5 km). Pour une
étude générale du cadre topographique, on utilise la carte au 1 /200.000 et,
pour les régions où elle existe, la carte au 1/100.000, compromis optimum entre
étendue, densité de renseignements et lisibilité. Les opérations se succèdent
comme suit:
1. étude au 1/100.000 ou au 1/200.000 du cadre topographique: tracés de
grande communication possibles, passages obligés, obstacles. Relevé des
séquences de routes, chemins, limites administratives formant des lignes
continues: axes de recherche à étudier d’abord.
2. Passage au 1/50.000 sur lequel on examine avec plus de détails le comporte-