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Les programmes et les équipements permettent aux
formateurs de former, mais surtout de bien former. Devant la
situation de l’éducation aujourd’hui en Afrique en général et
en particulier, surtout dans l’enseignement technique
(transfert des technologies), l’heure est grave pour continuer
de rester à la traine. Quand on pense que le tiers de la
population mondiale n’a jamais effectué d’appel téléphonique
et que seulement 5% des habitants de la terre a accès à un
ordinateur*, il faut vraiment dire qu’il y ait un véritable
transfert de technologies. H ne faudrait pas que le fossé
continue de se creuser. Que faut t-il donc faire concrètement?
1V-5 Scenarios de l’Enseignement de la Géomatique au
Cameroun
Devant l’urgence de la situation par rapport au
développement rapide des techniques, deux scenarios sont
possible pour rendre l’enseignement de la géomatique
possible dans le secondaire technique ou simplement au
Cameroun:
La volonté politique
La volonté scientifique
IV-5-1 La volonté politique
Il revient aux décideurs de déclencher le processus de
reformes des programmes. Atravers des rencontres, des
discussions et même dans le cadre d’un forum, on devra
discuter du curriculum proposé plus haut. De toutes les
façons, puisqu’il s’agit de volonté politique et surtout d’une
exigence qui concerne un ministère, celui de l’Education
Nationale (MINEDUC), il faudrait compter avec la signature
des decrets, arrêtés, decisions et autres. Ceci quelques fois,
sinon la plupart des fois prend trop de temps. Dans le cadre
de la cooperation bilaterale, cooperation Nord-Sud, avec des
années de négociations qui doivent aboutir à la signature des
accords de formation (bourses et autres) doivent être engagés
sans délai. De même que pour les équipements pour les
lycées techniques ou les structures pour la formation. Les
pouvoirs publics doivent aussi entreprendre des démarches
auprès du bureau des affaires spatiales (OOSA) des Nations-
Unies pour que dans le cadre d’une cooperation Sud-Sud, des
camerounais soient formés ou recyclés dans les centres
régionaux des Nations-Unies pour les sciences spatiales et la
technologie du Nigeria et du Maroc. H est très difficile
d’évaluer le temps que cela prendrait. Ce n’est pas demain,
même l’heure est grave.
IV-5-2 La volonté scientifique
En fait c’est la volonté des scientifique (personnes physiques
et morales) qui contribuent au développement et à la
vulgarisation de la science. Nous voulons ici penser à la
société internationale de photogrammetrie et de télédétection
(S.I.P.T), particulièrement à son membre ordinaire LA
CAMEROUN GEOMAT (LACG).
De .part sa nature c’est à dire une organisation
gouvernementale à but non lucratif, orientée vers la recherche
et la formation pour un progrès palpable, le projet en
gestation de LA CAMEROUN GEOMAT Training Center
devra favoriser l’enseignement de la géomatique au
Cameroun. Notre principal est de mettre les formations
scientifiques dans les domaines de la photogrammetrie,
télédétection et des S.I.G à la portée de tous (géometres-
topographes, géographes étudiants et chercheurs etc...).
Nous* avons pensé que cette vulgarisation scientifique
puisqu’il s’agit de cela en fait, peut se faire à travers un
centre de formation. La législation camerounaise sur les ONG
nous autorise à fonctionner. Cependant la formation ne sera
pas uniquement pour les élèves du secondaire. Nous pensons
ouvrir notre “centre” aux non-élèves. Parce que nous sommes
dans la propective, il faut reconnaître que nous n’enseignons
pas encore la géomatique.
Que ce soit à travers la volonté politique ou des scientifiques,
la nécessité d’une meilleure formation des formateurs et
l’équipement en materiel moderne s’imposent. Ce sont deux
conditions incontournables.
Le monde scientifique (S.I.P.T) ne doit pas continuer à
attendre, à aller à la vitese des décideurs. Nous avons les
moyens privés de former dans le cadre de la vulgarisation
scientifique. Même en Afrique la S.I.P.T peut contribuer à la
connaissance de la géomatique. Ceci doit se faire à travers la
création des centres équipés pour la recherche, la
vulgarisation scientifique technologique et même la
formation.
L’exemple des centres CRASTE-LF** de Casablanca au
Maroc, du ARCSSTE-EL de Lagos au Nigeria qui sont
régionaux est un exemple à suivre.
L’expertise mondiale en photogrammetrie, télédétection et
systèmes de formation référence spatiale appartient à la
S.I.P.T et ce, tant en ressources humaines qu’en materiel
(membres ordinaires, membres régionaux et membres de
soutien).
V. CONCLUSION
Le combat pour le développement des pays comme le
Cameroun est loin d’être atteint. Celui-ci doit nécessairement
passer par une meilleure éducation (formation) et surtout
d’un véritable transfert des technologies. Car, aujourd’hui
plus que hier 1 ’ mterdépendence internationale en matière de
progrès économique et technologique est maintenant partout
reconnue***.
Aussi la relative évolution technologique survenue dans
l’enseignement de la topographie conventionnelle vers la
géomatique via la “nouvelle topographie” mérite d’être
saluée quand bien même 1992, c’était hier et que demain
sera le troisième millénaire. L’ideal serait d’enseigner la
géomatique face au défi de l’évolution rapide des techniques.
C’est pourquoi à partir de la prospective de l’enseignement
de la géomatique au Cameroun, nous avons pensé que cette
expérience, applicable au Cameroun avec ses structures
d’appui pour La formation devra s’étendre à toute l’Afrique,
particulièrement aux pays africains, membres de la société
internationale de photogrammetrie et de télédétection. Nous
n’allons à aucun moment oublier que l’expertise mondiale
revient à elle.
A partir des considérations géographiques et linguistiques,
nous proposerons en annexe un projet de réseau*** des
centres de formation spécialisés en géomatique. Le caractère
* Le secretaire général des Nations-Unies à l’ouverture de la
conference UNISPACE IQ sur l’exploration et la meilleure
utilisation de l’espace extra-atmospherique (Vienne, juillet
1999).
** Les centres sont: CRASTE-LF pour la langue française au
Maroc (Casablanca) et ARCSSTE-EL pour le Nigeria
(Lagos).
*** Le réseau est constitué du maillon régional qui englobe
un certain nombre de pays.