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L'INTERPRÉTATION D'IMAGES SATELLITE ACCENTUÉES :
UNE MÉTHODOLOGIE QUI A FAIT SES PREUVES AU QUÉBEC
Jean Beaubien
Centre foresterie des Laurentides (C.F.L.)
Forêt-Canada
Sainte-Foy (Québec)
Danielle Pilon
Centre québécois de coordination de la
télédétection (C.Q.C.T.)
Ministère de l'Énergie et des Ressources
Sainte-Foy (Québec)
Commission VII
RÉSUMÉ
La recherche en télédétection satellitaire a
principalement porté sur le développement de
méthodes de classification automatisée visant des
résultats rapides et objectifs directement
intégrables aux données de systèmes d'information
à référence spatiale (SIRS). Mais, à cause de la
complexité des couverts au sol, particulièrement
en terrains forestiers et d'autres facteurs
(atmosphériques, phénologiques, etc.), il
s'avérait souvent difficile de classifier
adéquatement un territoire sur la seule base
d'analyse numérique de ses caractéristiques
spectrales. Ceci a poussé le Centre de
foresterie des Laurentides (C.F.L.) de Forêt-
Canada à orienter ses recherches vers
l'accentuation numérique de l'image pour fins
d'interprétation visuelle. Ainsi l'interprète,
intégrant le domaine spectral et spatial de
l'image, met son expérience et ses connaissances
à profit pour aider à lever les confusions
spectrales inévitables. Plusieurs organismes au
Québec ont reconnu l'efficacité de cette approche
et l'ont utilisée ou adaptée à divers besoins.
Les techniques d'accentuation de l'image ont
évolué au cours des années en fonction de
l'avancement de la recherche et des objectifs
poursuivis. La transformation en composantes
principales (TCP) fut particulièrement exploitée.
Une méthodologie fut développée pour produire des
accentuations dirigées en contrôlant la rotation
et la translation des axes par un échantillonnage
particulier de l'image et en étalant ou
segmentant les composantes finales habituellement
visionnées suivant la structure de couleurs
"Taylor" (brillance, rouge-vert, bleu-jaune).
Pour éviter 1 ' échantillonnage difficile à
systématiser, des recherches ont conduit à
substituer la TCP par de simples combinaisons
linéaires de bandes spectrales. Pour obtenir des
résultats plus constants, les bandes spectrales
sont préalablement calibrées suivant un procédé
statistique et/ou thématique.
Jusqu'à récemment, les accentuations finalement
sélectionnées étaient interprétées par le biais
de diapositives projetées sur une carte de base.
Aujourd'hui, pour répondre au besoin d'un produit
final sous forme numérique intégrable aux banques
de données, on a souvent recours à une "station
d'interprétation numérique interactive"
permettant de tracer les polygones directement
sur un visuel et de les emmagasiner sous forme
numérique.
Depuis une dizaine d'années, cette méthodologie
"accentuation-interprétâtion" a été utilisée au
Québec pour la réalisation de plusieurs projets
d'envergure. Les principaux organismes
utilisateurs ont été : le C.F.L, le Centre
québécois de coordination de la télédétection
(C.Q.C.T.), le Service de l'inventaire forestier
(SIF), le Service de la protection contre les
insectes et les maladies (SPIM), Hydro-Québec
(H.Q.) et d'autres, incluant quelques firmes
privées.
Parmi les projets réalisés, mentionnons la
cartographie du couvert végétal de vastes
territoires nordiques dans le cadre d'études
environnementales, la réalisation de cartes de
synthèse forestière (1:125 000), et l'évaluation
sur de vastes territoires de la régénération
forestière et des dommages causés par la tondeuse
des bourgeons de l'épinette. Il y a eu aussi des
applications en inventaire des tourbières du
Québec septentrional.
Cette méthodologie d'interprétation d'images
accentuées par traitement numérique a permis
d'apprécier au Québec les capacités de l'imagerie
satellitaire qui, grâce à une vision globale
incomparable de vastes territoires, s'avère un
excellent outil d'aménagement.
ABSTRACT
Research on remote sensing from satellite has
concentrated on automated classification methods
aimed at rapid and objective results directly
integrable to GIS systems. But, because of the
usual complexity of land covers, mainely in
forested areas, and other factors (atmospheric,
phenological, etc.), it is often difficult to
clarify a piece of land only from the digital
analysis of its spectral characteristics. This
pushed Laurentian Forestry Centre (LFC) of
Forestry Canada to concentrate research on
digital enhancement of images for purpose of
analog interpretation. Integrating the spectral
and spatial domain, the interpreter uses
knowledge and experience to clarify the