1 7 6 HISTOIRE
C'est par degrés , comme dans les autres parties des Mathé
matiques, qu’on s’est élevé à ce qu’on sait aujourd’hui sur ce
sujet. Jacques Bernoulli proposoit à la fin de ï6^5 ( 1 ) ce cas
d’équation différentielle yjL dx -J- by n X r dæ — ady=о , dan s
laquelle X,X r sont des fonctions différentes de x et de cons
tantes, et a et b des constantes. Il demandoi 1 * * les moyens d’en
séparer les indéterminées. Leibnitz ne tarda pas de répondre
sommairement à la question , en annonçant que celte équation
pouvoit se réduire à Zidu -\-Ъ г ndz, ou Z.Z' .Z^ sont des fonctions
de zet de constantes, et que de cette demie re il étoit en état d’en
séparer les variables et d’en réduire la construction aux quadra
tures. Cela montre qu’en effet il étoit en possession de la clef
du problème ; car cette réduction est une des voies qu’on peut
prendre pour le résoudre. Jacques Bernoulli se borna aussi à
indiquer sa solution , qu’il réduisit à un problème analogue à
celui de Beaime , dont il donnoit la construction par un mou
vement continu (2). Mais Jean Bernoulli est celui qui en a
donné la solution la plus instructive et la plus développée. C’est
pourquoi nous la ferons connoître dans une des notes qui sui
vront ce livre. Il nous suffira de donner une idée de sa mé
thode. Elle consiste d’abord à supposer l’une des variables y 9
égale à mz , ( m et z étant deux nouvelles indéterminées ). Cette
valeur étant substituée dans l’équation proposée , il en résulte
une nouvelle à quatre termes dont il égale deux , ce qui lui est
permis à camse de la double indétermination de m et de z. Il
en résulte une valeur de z en x, qui étant substituée dans les
termes restans , opère la séparation des indéterminées, et donne
une valeur de m en x ; or l’on ayoit fait y—mz. Conséquemment
ce procédé donne la valeur de y , égaie au produit des deux
fonctions de x, trouvées pour m et z.
Plusieurs autres Géomètres enfin se sont essayés sur ce pro
blème analytique. Craige l’a fait dans son traité de Calculo
fluentium. Mais une des solutions les plus élégantes est celle que
Maupertuis a donnée dans les Mémoires de l’Académie de 17 .
Mais quoique la formule précédente soit des plus étendues, il
s’en faut cependant bien qu’elle comprenne tous les cas des
équations à trois termes et à deux variables. Cette équation géné
rale est en effet celle-ci : AXy"dy-\-'BJL r y n+l dy -\~f y 4 X." dx ,
dans laquelle X.XGX" sont des fonctions de x seulement et de
constantes, et A. B. C. des constantes.
Jean Bernoulli est aussi parvenu , par une subsdtution sem
blable à la précédente à l’intégrer , ou du moins a séparer les
(1) Acta eruditorum Lipsiensia, Probi. Beaunianum generalius con-
&nn. j 695. ceptum A«, Lips,
variables ,