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Dans ce système une droite est déterminée par les projections et les cotes de
deux de ses points (n° 18), et un plan par sa ligne de plus grande pente par rap
port au plan de comparaison (n°38), ligne qui porte le nom d'échelle de pente du
plan.
Ce système de projection est fréquemment usité, surtout dans les dessins re
latifs aux fortifications et aux travaux de déblai et remblai, tels que routes,
canaux, etc.
Comme l’on ne peut pas ordinairement avoir une feuille de dessin assez grande
pour représenter les corps dans leurs grandeurs naturelles, on réduit les plans
à une échelle déterminée qui doit être annexée au dessin et sur laquelle on compte
les longueurs horizontales, les cotes sont toujours indiquées dans leurs grandeurs
naturelles, il faudrait les réduire à la même échelle, si l’on voulait faire la pro
jection verticale du corps. Nous verrons cependant que, pour des motifs qu’il
n’est pas temps encore d’expliquer, on ne réduit quelquefois pas les deux pro
jections à la môme échelle.
158. On nomme projections obliques, celles qui sont déterminées par des droites
inclinées par rapport au plan de projection, et toutes parallèles entre elles. Pour
pouvoir obtenir la projection oblique d’un point, il faut connaître la direction et
l’inclinaison de la droite projetante par rapportai! plan de projection; on la donne
ordinairement par sa pente, c’esU-à-dire par le rapport de la hauteur à la base du
triangle rectangle formé par les droites projetant orthogonalement et oblique
ment le point et par celle qui unit ces deux projections. Le point est alors déter
miné par sa projection orthogonale et une projection oblique sur le même plan,
car la projection orthogonale fait connaître une droite sur laquelle le point est
situé, et la distance des deux projections conjointement avec le rapport connu de
la hauteur à la base du triangle rectangle, ci-dessus désigné, fait connaître la dis
tance du point au plan de projection. Lorsque les lignes projetantes sont inclinées
à 45° sur le plan de projection, le triangle rectangle est isocèle, sa base est égale à
sa hauteur, et par conséquent la distance du point au plan de projection est égale
à celle de ses deux projections.
Dans la théorie des ombres, celte seconde projection est ce qu’on nomme
l’ombre portée du point sur le plan de projection, qui est ordinairement le plan
horizontal pour le plan cjéométral et le plan vertical pour les coupes et les
élévations.
Une droite est de la même manière définie par sa projection orthogonale et une
projection oblique sur le même plan, et un plan par les deux mêmes projections de
sa ligne de plus grande pente. Ce que l’on nomme perspective militaire n’est autre
chose qu’une projection oblique; on s’en sert aussi dans les travaux d’arts des