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Mézières , il fut obligé de traduire en analyse, les résultats auxquels il était
parvenu directement par la méthode des projections. Et, chose digne de re
marque , c’est peut-être à cette nécessité de ne pas présenter ses recherches
sous leur première forme, que nous devons les démonstrations si admirables
données par Monge au moyen du calcul aux différences partielles , et qui ont
fait faire un si grand pas à l’application de l'analyse à la géométrie.
Tout le monde sait que ce ne fut qu’après la révolution de 89, après la des
truction de l’École du génie de Mézières, et lors de la création de la première
École normale, qui précéda la création de l’École centrale des travaux publics,
qui plus tard prit le nom d’École polytechnique, que Monge publia son Traité
de géométrie descriptive, dans lequel se trouvaient révélées toutes les méthodes
graphiques dont l’école de Mézières faisait un secret ; et cependant un ouvrage
moins complet, il est vrai, avait déjà paru sur ce sujet important. Cet ouvrage
avait été publié, sous le titre de Complément de géométrie, par Lacroix ( que les
sciences viennent de perdre), alors qu’il était professeur aux écoles d’artillerie.
Il n’est pas sans intérêt pour l’histoire des sciences de rappeler comment le
Complément de géométrie a été écrit par Lacroix, et ce qui lui a donné naissance.
Un officier du génie vint en congé à Besançon , où était une école d’artillerie;
Lacroix y était professeur. Cet officier laissa dans sa chambre la collection de
ses épures, ce que l’on appelait, en terme d’école, la gâche, et s’absenta pour
quelques mois. Les officiers d’artillerie, qui avaient sur le cœur quelques plai
santeries , fort innocentes sans doute, sur leur ignorance des travaux de l’école
de Mézières, résolurent de s’emparer du trésor de l’officier du génie. Le complot
fut exécuté, les épures enlevées furent calquées, et puis les originaux remis en
place. Mais grand fut l’étonnement, lorsque le travail fini, on voulut se mettre
à déchiffrer les hiéroglyphes de l’école de Mézières : personne n’y comprenait ri en.
Alors on va trouver Lacroix, et on lui remet tous les calques. Lacroix parvint à
déchiffrer tout ce qui est relatif au point, à la droite et au plan, et il rédigea sur
ce sujet un petit traité qu’il fit publier sous le titre de Complément de géométrie.
Ce fut son premier ouvrage, qui plus tard devait être suivi d’un si grand nom
bre de traités remarquables et utiles. Populariser la science, et ainsi la faire des
cendre des hautes régions pour la rendre accessible au plus grand nombre, fut
une des pensées dominantes de Lacroix, et l’on voit que son premier début fut,
non pas seulement de populariser une science, mais d’arracher à des mains
avares une science éminemment utile à tous ceux qui s’occupent des travaux
d'ingénieurs. Lacroix avait bien réfléchi avant de donner à son petit traité le
titre de complément de géométrie ; il ne l’adopta qu’après avoir bien reconnu
qu’en effet, la nouvelle méthode poussait réellement plus en avant la géomé
trie qui nous avait été léguée par les anciens, et qu’elle permettait de s’oc-
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