CHAPITRE I. — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES. 83
dont l’extrémité en forme de (lèche ou de dard indique sur une
ligne de foi la position pour laquelle la tige devient verticale.
Alors, que le point visé soit au-dessus ou au-dessous de l’ho
rizon, on en peut tracer l’inclinaison le long de celle des deux
branches qui a servi d’alidade ou la lire sur la tige médiane.
Ajoutons, pour terminer la description de ce très curieux
instrument, que la tige médiane porte une seconde gradua
tion à l'aide de laquelle on peut immédiatement diviser la cir
conférence en parties égales depuis 3 jusqu’à 20 (■).
L’exemplaire du pied de roy géométrique de construction
très élégante que nous possédons, signé de Danfrie et daté de
i58g, ne laisse aucun doute sur la nature des opérations qu’il
servait à exécuter sur le terrain, à l’aide d’une planchette posée
tantôt horizontalement et tantôt verticalement. En rapprochant
celte circonstance de celle que laissent deviner les Jig. 23 et
24 et de la mention qui termine le titre de l’Ouvrage de Dan
frie : et ce sans reigle d’arithmétique, il est évident que, dès
cette époque, on cherchait à éviter les calculs trigonométri-
ques en traçant immédiatement sur une planchette (petit ais
de bois) les angles horizontaux relevés à l’aide de deux visées
successives et les angles de hauteur ou de pente dont on
pouvait avoir besoin.
Nous verrons par la suite que c’est sensiblement à la môme
date qu’a été imaginé l’instrument perfectionné composé d’une
planchette maintenue toujours horizontale et d’une alidade
mobile autour d’un demi-cercle vertical divisé, portés tous
les deux par une règle pouvant prendre toutes les positions
sur la planchette. Mais il faut convenir que ce perfectionne
ment (contemporain de l’invention du théodolite), qui permet
tait d’obtenir à la fois les angles horizontaux et les angles ver
ticaux, ne s’est pas répandu aussitôt comme il le méritait.
Nous devons donc nous contenter, pour le moment, de décrire
les planchettes plus simples qui sont restées pendant si long-
( 1 ) On trouve, à la même époque, un instrument analogue servant à divi
ser en parties égales la ligne droite et le cercle et qui est sans doute la pre
mière idée du compas de proportion ( Voyez Galucci, Lib. otto, Cap. XXI.
Del modo di fabricare un compasso per dividere la linea et il cerchio
in quante parti tu voi).