CHAPITRE I.
HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES.
19.7
XII. — Continuation de l'aperçu historique
sur les organes de précision.
Le Niveau a bulle d’air. — Cet ingénieux petit appareil, que
l’on rencontre aujourd’hui partout et qui paraît si simple, n’a
deux Messieurs de l’Académie des Sciences, voir la Carte ( PI. 1)1 ont donné,
les premiers, l’exemple des voyages exclusivement consacrés à la détermi
nation des positions géographiques et sont ainsi parvenus à démontrer
l’incorrection insupportable des cartes géographiques les plus renommées
jusqu’à eux.
Nous n'avons cru pouvoir mieux faire, pour que l’on touche du doigt la
portée de cette entreprise et du service rendu, dès cette époque, par nos deux
compatriotes, que de publier la Carte de France corrigée par ordre du Roy
sur les observations de Messieurs de l’Académie des Sciences {PI. J).
Nous y joignons le commentaire de de la Hire, Picard étant mort en 1682,
avant l’achèvement de ce travail, à la suite d’une chute faite pendant une
observation.
« Pour la Carte de France corrigée sur les observations
de MM. Picard et de la Hire.
» On a jugé qu’il estoit à propos de donner icy, dans la Carte suivante,
un résultat des observations qui ont esté faites pour sa correction, afin que
l’on pust voir dans une seule figure tout ce quelles contiennent; et où elles
sont différentes de ce qui est posé dans la Carte que M. Sanson, l’un des
plus illustres géographes de ce siècle, présenta à Monseigneur le Dauphin
en 1679.
» On a proposé icy la Carte de M. Sanson comme la plus juste de toutes les
modernes qui ont esté données au public, pour faire voir seulement com
bien les observations sont différentes des relations et mémoires sur lesquels
les plus excellents Géographes sont obligés de travailler; et que l’on 11e
doit pas leur imputer des fautes telles qu’on les peut voir sur cette Carte
touchant la position des costes de Languedoc et de Provence, qui sont très
éloignées de la vérité pour les hauteurs du pôle que l'on peut observer
assez facilement. »
Nous avons eu la curiosité de comparer les latitudes et les longitudes des
lieux portés sur la Carte corrigée et données en chiffres dans les relations
des deux auteurs (les longitudes obtenues en observant les occultations et
les émersions des satellites de Jupiter) à celles de Y Annuaire du Bureau
des longitudes, et nous avons été émerveillé de la précision obtenue par
ces excellents observateurs — car de la Hire ne doit pas être séparé de
Picard — avec les moyens encore si imparfaits dont ils disposaient.
Nous verrons, un peu plus loin, que l’on doit encore à Picard la pre
mière théorie vraiment scientifique du nivellement, l’application de la
lunette armée de la croisée de fils au niveau ( sans parler du perfection-