Full text: Aperçu historique sur les instruments et les méthodes. La topographie dans tout les temps (Tome 1)

CHAPITRE I. — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES. 129 
Quoique déjà précieux, dès les premiers temps de son 
invention, principalement à cause de son petit volume, il avait 
passé à peu près inaperçu en France, un peu par la faute de 
Thévenot qui s’était contenté d’en indiquer le principe en 1666, 
sans même se nommer. Plus goûté en Italie et surtout en 
Angleterre (l’Académie des Lyncei de Florence et la Société 
Royale de Londres récemment fondée s’en étaient occupées 
tour à tour), il reparut en France quinze ans plus lard et 
Thévenot se vit obligé d’en réclamer la paternité. On le trouve 
décrit et représenté dans certains Ouvrages de cette époque, 
notamment dans XEcole des Arpenteurs que nous avons déjà 
cité (' ), mais seulement comme étant destiné à être attaché à 
une règle qui donnait ainsi une ligne droite de niveau. On y 
prévenait en outre que si le tuyau de verre n'était pas 
d'égale grosseur partout, on /l'opérerait pas exactement. 
Les tuyaux ou plutôt les tubes de verre que l’on employait 
étaient, en effet, à peu près pris au hasard parmi ceux que l’on 
fabriquait pour les physiciens et les chimistes. On choisissait 
ceux qui, tout en étant bien calibrés, se trouvaient légèrement 
courbés sous leur propre poids. 
« Pour faire les niveaux à bulle d’air, disait plus tard l’in 
génieur des Ponts et Chaussées Chézy (-) qui devait tant per 
fectionner cet organe, on emploie ordinairement les tubes tels 
qu’ils viennent des verrerries; on se contente de choisir les 
plus droits et les plus réguliers; on les emplit presque entière 
ment d’esprit-de-vin, on examine quel est le côté du tube où 
la bulle que forme le vide se peut tenir au milieu de la lon 
gueur et où cette bulle s’écarte plus sensiblement et plus 
régulièrement du milieu, lorsqu’on incline très peu le tube 
avec une vis de rappel ou de micromètre, pour mesurer les 
degrés d'inclinaison : le côté reconnu le meilleur est choisi 
( >) L’École des Arpenteurs, chez ThomasMoette, à Paris, mdcxcii, p. 260. 
( J ) Mémoire sur quelques instruments propres à niveler nommés ni 
veaux, par M. Chézy, ingénieur des Ponts et Chaussées; dans les Mé 
moires de Mathématique et de Physique présentés à VAcadémie royale 
des Sciences par divers savants et lus dans ses assemblées, tome V. 
Paris. MDCCLXVHI.
	        
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