\'\1 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
le cercle hollandais (*). Le graphomètre, très répandu en
France et que les ingénieurs-géographes notamment avaient
substitué au quart de cercle, s’était bien transformé en un cercle
entier à lunettes plongeantes (voy. fig. 5-2, un de ces instru
ments avec l’opérateur qui s’en sert), mais sans changer de
nom et sans qu’on ait eu l’idée de lui adjoindre un autre
cercle ou un arc de cercle pour permettre la mesure simultanée
des angles verticaux et des angles horizontaux.
Le théodolite proprement dit ne semble avoir été introduit
chez nous dans la pratique courante — sans doute pour les
motifs indiqués dans la note précédente — que vers 1820 ou
1825. M. Busset, géomètre en chef du cadastre, fit alors
l’acquisition d’un théodolite répétiteur de Reichenbach pour
exécuter une triangulation secondaire dans le département du
Puy-de-Dôme, et cela lui fit, comme il le dit lui-même, gagner
énormément de temps ( 2 ).
Aujourd’hui, le théodolite est, au contraire, sans contredit,
l’instrument le plus répandu parmi les opérateurs, non seule
ment pour effectuer des triangulations, mais pour toutes les
études de terrain faites en vue de l’exécution des grands tra
vaux publics, sous le nouveau nom de tachéomètre sur l’ori
gine duquel nous reviendrons après avoir complété l’histoire
de la boussole et de la planchette, lesquelles ont subi une trans
formation semblable et pourraient être désignées de même.
(’) Le nom du théodolite ne se rencontre dans aucun des Traités de
Géométrie pratique les plus répandus en France jusqu’à la fin du siècle
dernier, époque à laquelle le magnifique et colossal instrument construit
par Ramsden pour les opérations géodésiques du major-général Roy le
popularisèrent. On sait toutefois qu’à cette même époque, la méthode de
la répétition des angles imaginée par Tobie Mayer et si heureusement
appliquée par Borda dans la construction de son cercle répétiteur, jouissait
d’une telle faveur que, malgré l’augmentation de travail qui résultait de
la nécessité d’observer les distances zénithales et de réduire à l’horizon les
angles mesurés dans le plan des signaux, tous les grands travaux géodé
siques de Delambre, Méchain, Biot, Arago, et, plus tard encore, de Brous-
seaud, de Corabœuf et des autres ingénieurs-géographes, ont été exécutés
exclusivement avec cet instrument. Même après les perfectionnements de
la machine à diviser et la construction d’excellents théodolites répétiteurs
par Gambey, on renonçait difficilement à se servir d’un instrument qui
avait acquis une si haute célébrité.
( a ) Traité pratique cl' Arpentage appliqué au Cadastre, par F.-C. Busset,
2* édition; Paris, 1842.