148 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
nie dont la création et le rôle seront mentionnés au Chapitre II,
a été employée avec le plus grand soin et le plus grand suc
cès, particulièrement par les chefs et les adjoints de cette
brigade ( 1 ).
Avec les progrès de la mécanique de précision, cet instru
ment a reçu, comme tous les autres, des améliorations de
détail importantes qui l’ont rendu encore plus précieux, mais
la manière de s’en servir est demeurée celle que Maissiat avait
conseillée et appliquée lui-même avec tant de sagacité et de
sûreté. Le principe essentiel en vertu duquel un instrument
imparfait et même infidèle, dans certaines circonstances, a pu
lutter victorieusement avec les plus précis est, en définitive,
très simple : employer exclusivement la méthode des che
minements, limiter le nombre et la longueur des côtés des
polygones, qui doivent se fermer toujours presque rigou
reusement, quand on opère bien et que l'aiguil/e aimantée
lia subi aucune perturbation anormale.
Nous ne devons pas omettre d’ajouter que Maissiat lui-
même recommandait expressément d’appuyer les polygones à
des repères trigonométriques aussi multipliés que possible,
l’expérience, imposée par les circonstances, du lever sans
triangulation exécuté dans le Palatinat étant tout à fait excep
tionnelle (-).
Nous ne taririons pas si nous voulions énumérer tous les
services rendus par la boussole nivelante (c’est le nom auquel
on s’est arrêté définitivement) entre les mains des officiers
d'Etat-major, notamment pour compléter les mappes du Ca
dastre et y figurer le relief du terrain, à l’aide des courbes de
(’) Voyez fa Notice sur la Boussole topographique, par M. Bichot,
lieutenant-colonel du Génie, dans le n° 16 du Mémorial de l’Officier du
Génie; Paris, 1854- En ce qui concerne l’emploi de la boussole pour lever
les courbes de niveau, on ne saurait mieux faire que de consulter les leçons
et les excellentes instructions données à l’École d’application de l’Artillerie
et du Génie, à Metz et à Fontainebleau, par le lieutenant-colonel Clerc, le
colonel Goulier et leurs successeurs.
( 2 ) Cette expérience a cependant été renouvelée plusieurs fois, à la vé
rité, sur une moindre échelle, par la brigade topographique du Génie, à
Paris et à Lille, et les résultats encore très intéressants ont été publiés
dans la Notice citée ci-dessus de M. le lieutenant-colonel Bichot.