Full text: Aperçu historique sur les instruments et les méthodes. La topographie dans tout les temps (Tome 1)

CHAPITRE I. — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES. 161 
c’est seulement à l’occasion des travaux d’arpentage entrepris 
en Bavière en 1810 que l’on paraît avoir commencé à la mettre 
à profit. 
Il résulte aussi d’un souvenir de Poncelet que, vers la 
même époque, en 1812, les officiers et les gardes du génie 
français se servaient de la stadia, à Flessingue. On ne sait pas 
comment ni par qui avait été introduit cet instrument et pour 
quoi on y avait renoncé, car un peu plus tard, sous la Restau 
ration, c’était à l’exemple des ingénieurs bavarois qui l’em- 
Mathématique de BrON ( Paris, 1716), p. 229 et 235, à l’emploi du micromètre 
pour évaluer de faibles distances entre deux objets terrestres; mais il est 
certain, d’un autre côté, que ce même micromètre était employé depuis 
assez longtemps, dans tous les cas avant la fin du siècle dernier, à la mesure 
de distances bien plus grandes que celles que l’on évalue ordinairement en 
Topographie. Ainsi Beautemps-Beaupré cite des mesures de grandes bases 
effectuées de 1791 à 1793, à l'aide d’un micromètre et de mires attachées à 
un mâtereau bien vertical, comparées aux mesures de ces mêmes bases 
laites avec une chaîne et ayant le même degré de précision. L’une de ces 
vérifications qui eut lieu dans la baie de l’Adventure ne donna pas même 
une toise de différence sur la distance de 1731 toises. 
Sans compter toujours sur une telle approximation, comme le dit l’auteur 
lui-même, cette méthode encore en usage, croyons-nous, parmi les hydro 
graphes, mérite d’être signalée et recommandée pour la construction des 
cartes qui doivent être levées rapidement, par exemple, dans les colonies. 
( Voyez Beautemps-Beaupré, Méthodes de levée et construction des cartes 
et plans hydrographiques. ) 
Mais cette application si précieuse du micromètre paraissait alors ré 
servée à la mesure des grandes distances, tandis que sa généralisation 
avait été très nettement formulée par Green qui était allé jusqu’à en faire 
remarquer l’utilité dans les nivellements, car, disait-il, « on peut obtenir 
en même temps l’inclinaison et la distance », et il ajoutait : « Le point de 
station d’où sont faites les observations est le centre de cercles dont chaque 
rayon est la distance cherchée, laquelle distance s’obtient en mesurant la 
longueur, autant dire la tangente ou la corde de petits arcs dont les li 
mites sont définies en regardant leur image entre deux poinls situés dans 
le plan focal de la lunette, et en déplaçant ces points vers le haut ou vers 
le bas, jusqu’à ce qu’ils correspondent exactement à ces limites. La manière 
d’observer est naturelle ; avec de la pratique, on s'v habitue et elle tend 
toujours à devenir plus parfaite. Par ce procédé, un opérateur quelconque 
peut, en moins de deux heures, prendre toutes les mesures nécessaires 
pour obtenir l’aire d’un polygone irrégulier de 80 ou 100 acres (35 à 45 hec 
tares) et limités par vingt à trente côtés inégaux. » ( Surveying and Level- 
ling instruments, by W. T. Stanley, p. 324-326). Toutes les conséquences 
de la méthode se trouvaient prévues, on le voit, dans ces quelques lignes; 
mais, encore une fois, il ne paraît pas que l’exemple et les conseils de 
Green, pas plus que ceux de Brander, aient beaucoup frappé leurs contem 
porains. 
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