CHAPITRE I. — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES. l63
stadia à MM. les ingénieurs-géographes et fait rédiger une
instruction qui porte la date de mars 1822 ( ( ).
Mais tout cela fut platonique et, pendant plus de vingt-cinq
ans, la stadia fut ignorée en France ou plutôt écartée et consi
dérée simplement comme une curiosité plus ou moins inté
ressante ( 2 ).
Les résultats des expériences comparatives que l’on vient
de rapporter et qui comprenaient des mesures de distances
depuis i5 m jusqu’à 3oo ,n étaient cependant de nature à inspirer
confiance aux topographes, mais nous l’avons déjà constaté, à
plusieurs reprises, les nouveautés sont presque toujours sus
pectes et, dans le cas actuel, les récalcitrants pouvaient objec
ter, — et objectèrent en effet, — que la mise au point de la
lunette pour des distances différentes de la mire faisait varier
l’angle micrométrique, ce qui entraînait une erreur dans l’éva
luation de ces distances.
XXI. — Premiers perfectionnements de la nouvelle
méthode pour la mesure des distances.
Corrections par le calcul. — Il était aisé, à la vérité, de calcu
ler ces erreurs pour chaque instrument, d’en dresser une Table
ou de tracer une Echelle de corrections graphiques, et l’on
constatait la faiblesse de ces corrections pour les lunettes em
ployées, les plus grandes atteignant à peine de 2 à 3 décimètres,
— ce qui explique l’accord entre les mesures faites par les deux
(') Mémorial du Dépôt général de la Guerre, tome IV, année 1826;
Paris, 1828. Rapport sur la Stadia, pages 70 à 77.
( J ) Pendant des travaux topographiques dont il était chargé de 1846 à 1848,
dans les Pyrénées, l’auteur de cette étude ayant vu la stadia recommandée
par le chef de bataillon (depuis colonel) Leblanc, dans le n° 14 du Mémorial
de l’Officier du Génie, année 1844, avait fait construire une mire spéciale et
disposé un micromètre au yyô au foyer de la lunette de l’une de ses bous
soles; mais, en dépit d’expériences très encourageantes qu'il avait commu
niquées à son chef immédiat, il avait reçu pour toute réponse de celui-ci
la défense formelle de se servir d'un procédé qui ne pouvait donner que
des résultats inexacts.