CHAPITRE I. — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES. 189
Les principes essentiels concernant les tachéomètres déri
vés de celui de Porro et les méthodes auxquelles se prêtent
ces instruments se trouvent d’ailleurs suffisamment indiqués,
croyons-nous, dans le précédent et dans le présent paragraphe.
Mais il nous reste à mentionner d’autres instruments, destinés
aux mêmes usages, fondés sur des principes différents, qui mé
ritent de fixer l’attention autant par leur exactitude que par
l’ingéniosité de leur construction (<).
règles à calcul spéciales à la Topographie, en général tout ce qui se rap
porte àla Tachéométrie. Il avait d’ailleurs auparavantintroduit bien d’autres
améliorations dans la construction de la plupart des instruments en usage
à l’École d’Application et dans le service du Génie. Nous avons déjà indi
qué sa boussole nivelante en métal dont il paraît d’ailleurs avoir eu l’idée
en même temps qu’un autre inventeur, et nous pourrions citer encore une
série d’autres instruments qu’il ne cessait de modifier, des échelles de
réduction, abaques, diagrammes destinés à simplifier les calculs et les
opérations graphiques; il avait aussi inventé un remarquable télémètre
à l’usage de l’artillerie. Enfin, pendant la durée de sa longue carrière de pro
fesseur, il avait rédigé des instructions sur la manière de se servir de
tous ces instruments, qui sont restés des modèles du genre et dont beau
coup d'autres que ses élèves ont profité.
Toutes ces qualités réunies faisaient du colonel Goulier un chef d’école
autorisé dont le rôle a été légitimement considérable, mais auquel on peut
malheureusement reprocher des tendances exclusives et un défaut d’équité
envers les autres qui l’a conduit, dans certains cas, à commettre des erreurs
graves ou même des incorrections regrettables; on en verra des exemples
dans le Chapitre I11 de cette Notice.
(*) Le lecteur qui désirerait se renseigner sur la nature et la construction
des tachéomètres en Allemagne, où l’on a conservé la boussole avec son
limbe circulaire, en se contentant souvent d’une lunette ordinaire avec
micromètre oculaire, sur les méthodes adoptées, les échelles et Tables de
réduction destinées à faciliter les opérations, n’aurait qu’à consulter le
llandbucli der Vermessungskun.de von D r \V. Jordan, pro/essor an der
technischen Ilochschule zu Hannover. Cet excellent Ouvrage, que l’on ne
saurait trop recommander à tous ceux qui s’occupent de Géodésie et de
Topographie, contient d’assez nombreux détails historiques. Nous profitons
même de l’occasion qui se présente, en le citant de nouveau, pour com
pléter l’observation que nous avons faite à propos de la solution du pro
blème des trois points ou d’un point par trois autres, pendant si longtemps
attribué à Polhenot {voir p. i5o). Jordan, d'après plusieurs auteurs hollan
dais, restitue cette solution au célèbre Snellius ( Sneli ), de Leyde, et cite en
core'plusieurs géomètres qui s’en sont occupés bien avant Pothenot et sans
doute aussi avant Marolois. (Handbuch der Vermessungskunde, zweiter
Band, S. З06 et З07 ). Nous avons toujours pensé nous-même qu’elle était très
ancienne, le problème ayant dû se présenter fatalement aux ingénieurs
militaires chargés de faire des reconnaissances, dans les conditions spéci
fiées par Marolois et la théorie du segment capable datant d’Euclide.