CHAPITRE I. — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES. 275
On sait, d’un autre côté, que la Carte dite de Y État-major,
qui a remplacé celle de Cassini, a été exécutée, en effet, par
les officiers du corps de l’État-major dans lequel on avait fait
entrer les derniers ingénieurs-géographes qui étaient généra
lement d’excellents observateurs et avaient effectué, à la suite
d’éminents astronomes, les triangulations des différents ordres
et les nivellements géodésiques non moins importants pour
atteindre le but que l’on s’était proposé. Il s’agissait, en effet,
d’indiquer sur la nouvelle Carte, non plus seulement un figuré
plus ou moins expressif, mais le relief même du terrain au-
dessus du niveau de la mer.
L’élément fondamental remis entre les mains des officiers
d’Ëtat-major était la réduction, convenablement effectuée, des
plans des communes ( 1 ), souvent désignés sous le nom de
mappes cadastrales, qu’ils assemblaient en se conformant aux
indications des triangulations qui leur procuraient des repères
en nombre suffisant. Le travail sur le terrain consistait à véri
fier, à rectifier au besoin et à compléter les détails de la plani-
métrie; mais d’un autre côté on devait, en partant des repères
de nivellement fournis par les géodésiens ( 2 ), procéder au
tracé de courbes horizontales équidistantes qui, sur les mi
nutes, répondaient immédiatement à l’objet qui vient d’être
défini et qui étaient en outre destinées à servir de guides aux
graveurs chargés de faire ressortir, d’après certaines conven
tions, tous les mouvements du terrain au moyen de hachures
sur la carte définitive.
Ce que nous venons de dire des opérations qui ont précédé
et préparé la construction de notre Carte d’État-major s’ap
plique à celles qui ont été faites dans les autres pays, dont le
cadastre était assez avancé. Mais pour l’exécution des détails,
ou plutôt pour leur révision et pour le lever des courbes de
(«) Ces réductions étaient faites avec une grande exactitude, mais assez
péniblement à l’aide du pantograplie, que l’on peut remplacer aujourd’hui
avantageusement, sous tous les rapports et surtout sous celui de la rapidité
des opérations, par les appareils photographiques.
( a ) Ces repères seraient aujourd’hui bien plus nombreux et de la plus
grande exactitude dans tous les pays où est organisé l’important service
du Nivellement général de précision.