278 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
désignait sous le nom de stadia nivelante et avec lequel il fit
de nombreuses expériences pour se rendre compte de la pré
cision que l’on pouvait obtenir en mesurant les distances à la
stadia, sans recourir à de forts grossissements. Il avait appliqué
aux résultats obtenus le calcul des probabilités, qui lui était
très familier, et indiqué l’erreur moyenne que comportait le
procédé avec une lunette d’un grossissement déterminé et
modéré ( 1 ). La cause était gagnée, mais le savant officier qui
avait toujours fait passer l’intérêt du service avant les satis
factions d’amour-propre, ne chercha pas à imposer sa stadia
nivelante et n'hésita pas à donner la préférence à une boussole
entièrement en métal dont la disposition, la même que celle
de la boussole de Goulier, a été imaginée tout à fait indépen
damment, peut-être même antérieurement, par Oberhauser (-).
Nous donnons la figure de cet instrument {fig. 92), moins
délicat que celui de Goulier, mais qui répondait parfaitement
à sa destination et paraît avoir été mis le premier en usage,
dès les débuts des travaux de la Carte topographique de Bel
gique ( 3 ).
En résumé, indépendamment de nos prévisions, sinon de
nos préférences concernant le choix des méthodes à appliquer
au cadastre, aux études de terrain et à la construction des
cartes topographiques, dans les conditions habituelles, nous
avons émis le vœu que les opérations du cadastre comprissent
le nivellement par courbes, et nous ne croyons pas nécessaire
de revenir sur les avantages incalculables qui résulteraient
d’une semblable mesure. Il est à peine besoin, d’un autre
côté, d’ajouter que les grandes divisions du travail consacrées
(') Voyez les Bulletins de l’Académie des Sciences, des Lettres et des
Beaux-Arts de Belgique, tomes XX et XXI, i r0 série, années i853 et 1854.
( 2 ) Voyez la Notice sur les travaux topographiques de l’Institut car
tographique militaire; Bruxelles, 1881 (A. Cnophez et fils).
( 3 ) Ces travaux ont été commencés en i85g et l’on s’était d’abord servi
de la chaîne pour la mesure des distances aux environs d’Anvers et au
camp de Beverloo, mais on n’avait pas tardé à reconnaître combien cette
pratique était gênante dans un pays aussi coupé d’obstacles que la Belgique
et l'on avait aussitôt compris l’avantage qu’il y auraità adopter la boussole
nivelante stadimétrique d’Oberhauser. Voyez la Notice mentionnée ci-
dessus et le n° 24 du Mémorial de l’Officier du Génie.