CHAPITRE I. — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES. 3oi
échelle, on peut amplifier la partie de cette carte qui corres
pond au terrain à reconnaître et se procurer ainsi des points
qui remplacent le canevas et auxquels on rattache les détails
que l’on observe. Mais cette ressource pouvant manquer, on
doit toujours être en état de s’en passer, et la méthode qui se
présente naturellement est celle des cheminements, que l’on
puisse ou non parcourir le terrain en tous sens (' ).
On procède alors immédiatement au tracé, sur une petite
planchette, une feuille de carton portée par une bretelle ou
même sur un carnet assez grand que l’on oriente à l’aide d’une
boussole de poche, des distances que l’on mesure au pas et
l’on détermine ainsi les côtés et les angles d’une sorte de ca
nevas polygonal, avec ou sans fermeture, auquel on rapporte
les détails observés, chemin faisant, et ceux dont on évalue
les distances par intersections en stationnant aux sommets du
polygone ou, plus exactement, du cheminement et en visant
de deux stations au moins quelques points bien reconnais
sables. On est même assez souvent obligé de se contenter d’une
seule visée, et il faut alors estimer la distance, la forme et
les dimensions d’objets que l’on n’a pas le temps d’aller re
connaître de plus près, tels que maisons isolées ou groupées,
massifs d’arbres, accidents de terrain, buttes, monticules,
étangs, marais, etc., quelquefois même les routes, les che
mins, les cours d’eau dont on n’aperçoit que des tronçons,
mais qu’il peut être intéressant de signaler.
Les petites boussoles employées dans les reconnaissances
sont le plus souvent munies de clisimètres pour la mesure
des pentes, formés, en général, d’un perpendicule qui se meut
le long des divisions du limbe de la boussole ramené dans le
(.') Les circonstances dans lesquelles s’effectuent les reconnaissances
sont très variées et ceux qui en sont chargés doivent s’être exercés à
l’avance et avoir acquis le tact nécessaire pour bien s’acquitter de mis
sions souvent délicates qui demandent un coup d’œil sûr et une grande
présence d’esprit. L’Auteur en parle avec connaissance de cause, car, après
avoir exécuté des travaux topographiques réguliers et très détaillés à de
grandes échelles avec tout le soin qu’ils exigent et toutes les ressources
nécessaires, il a eu aussi à faire d’assez nombreuses reconnaissances dans
des conditions bien différentes, et c’est même ce qui l’a conduit à chercher
des méthodes à la lois rigoureuses et aussi expéditives que possible.