CHAPITRE I. — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES. 17
sûrement, d’après Pythagore ('), avec des côtés dont les lon
gueurs étaient proportionnelles aux nombres 3, 4 et 5] et le
compas.
Nous avons dit que les ingénieurs avaient recours à la
Géométrie pratique pour résoudre des problèmes parmi les
quels nous citerons seulement ceux que l’on trouve toujours
indiqués dans les Ouvrages élémentaires, à savoir : la mesure
de la distance d’un point inaccessible, celle de la largeur d’une
rivière sans la traverser, la détermination de la hauteur d’une
montagne ou d’un édifice plus ou moins éloigné dont on ne
peut pas s’approcher, etc.
Pour résoudre ces problèmes et bien d’autres encore exposés
par Héron dans son livre, on se servait d’un instrument que
l’on qualifierait aujourd’hui d’universel et désigné alors sous
le nom de dioptre (fig. 2), de celui de l’organe qui servait à
viser appelé mediclinium par les Latins et, plus tard, alhidât
par les Arabes, dont nous avons fait alidade.
Le dioptre ou la dioptre ( 2 ) se composait essentiellement
d’une alidade à pinnules portée par une colonne rendue verti
cale au moyen d’un fil à plomb, qui reposait elle-même sur un
trépied à branches très courtes; l’alidade pouvait prendre toutes
les directions, grâce à une disposition mécanique ingénieuse
qui permettait de lui donner les deux mouvements de rotation
autour d’un axe horizontal et autour d’un axe vertical.
La dioptre avait des usages nombreux; elle pouvait servir à
niveler et, pour cela, l’alidade arrêtée dans la position hori
zontale recevait un tube à deux branches verticales en verre
logé entre les pinnules; l’alidade ne devait alors se mouvoir
qu’aulour de l’axe vertical.
En supprimant le niveau et en rendant sa liberté à l’alidade,
on pouvait viser dans toutes les directions, et, au moyen de
jalons disposés dans le voisinage de l’instrument dont les
distances étaient mesurées avec soin ainsi que les hauteurs
(') Vitruve en parle en rappelant l'admiration qu’avait excitée cette con
struction.
(’) L’Ouvrage de Héron d’Alexandrie avait pour titre : Traité de la
Dioptre., Itepi 8tÔ7txpaç.
L. 2