336 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
Baromètre métallique. — Le baromètre à mercure a été
pendant longtemps le seul qui pût être utilisé par les voya
geurs comme par les observateurs sédentaires, et, parmi ceux
qui ont été construits pour servir à la détermination des hau
teurs, les deux plus estimés étaient le baromètre de Fortin et
le baromètre de Gay-Lussac. La lecture de la colonne mercu
rielle peut, en effet, s’y faire avec un vernier au ~ et même au
jô de millimètre correspondant à une approximation de o m ,5o
pour les hauteurs, et c’est ainsi qu’opérait toujours Ramond.
La fragilité du tube de verre présentait les plus grands
inconvénients toutes les fois qu’il fallait transporter le baro
mètre: aussi a-t-on cherché, à plusieurs reprises, à le rem
placer par un tube de fer, en modifiant la manière d’observer.
La solution proposée par Conté a été réalisée d’une manière
satisfaisante et le Conservatoire des Arts et Métiers possède
un des baromètres à poids du célèbre inventeur qui lui a servi,
paraît-il, en Égypte, à mesurer très exactement la hauteur de
la grande pyramide de Gizeh ( ' ).
endroits, on avait planté de 5'“ en 5 ra des piquets hauts de o m , 2, o m , 3 à o™,4.
« Pour mesurer cette base, dit d’Aubuisson, nous fîmes faire à Turin,
par le mécanicien de l’Académie, une grande règle de bois de sapin, ayant
5™, 01 de long, ses extrémités furent garnies en cuivre et l’on y marqua,
avec toute l’exactitude possible, par deux lignes transversales, le commen
cement et la fin des 5 mètres.
» Le même mécanicien nous fit en outre deux espèces de boîtes de
cuivre destinées à recevoir les extrémités de la règle. Elles se plaçaient
sur la tête du piquet et s’y fixaient, lorsqu’il était nécessaire, à l'aide d’une
vis de pression. On avait tracé sur la partie supérieure une ligne destinée
à coïncider avec celle marquée sur l’extrémité de la règle qui posait dessus.
» Lorsqu’on voulut procéder à la mesure de la base, on fixa une boîte
sur le piquet n° 1 ; on plaça l’autre sur le n° 2, mais sans l’y arrêter. On
posa ensuite la règle de manière que la division o m coïncidât parfaitement
avec la ligne tracée sur la première boîte et l’on avança la seconde jus
qu’à ce qu’il y eût coïncidence entre sa ligne et la division 5 m , alors on
serra la vis et la première distance fut mesurée. .. »
11 est sans doute inutile d'aller plus loin et l’on reconnaît aisément dans
ces quelques lignes toute la méthode attribuée à Porro.
O Beaucoup plus tard, Arago touché des doléances de ses amis,de Hum-
boldt et Boussingault, si souvent privés, pendant leurs voyages, de faire
des mesures de hauteurs, par suite de la rupture de leurs baromètres (pen
dant les dix ans qu’il avait passés dans l’Amérique du Sud, Boussingault
avait eu quatorze baromètres cassés et difficiles à remplacer), avait imaginé