Full text: Aperçu historique sur les instruments et les méthodes. La topographie dans tout les temps (Tome 1)

388 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES. 
embrassant une grande étendue de terrain, les exemples que 
nous avons donnés ont néanmoins eu pour but de faire sentir 
que les diverses projections horizontales, verticales et en 
perspective ont dû être employées pour représenter le terrain, 
aussi bien que les édifices. Ce qu’il y a de certain, toutefois, 
c’est que depuis les agrimensores, dont l’art, à peu près oublié 
pendant la féodalité, ne devait reparaître que bien plus tard, 
les seuls topographes furent pendant longtemps les paysa 
gistes (’). C’est ce qui ressortira de l’étude que nous ne tar 
derons pas à reprendre. 
Nous devons donc, au préalable, essayer de suivre les pro 
grès de la science de la Perspective auxquels ceux du paysage 
sont subordonnés. 
111. — Procédés mécaniques et optiques pour dessiner 
la perspective. — Découverte du trait perspectif. 
Sans avoir jamais été aussi loin que les modernes dans la 
connaissance des lois de la Perspective, les anciens n’ignoraient 
certainement pas que les lignes horizontales parallèles d’un 
édifice ou d’une avenue d’arbres de même hauteur convergent 
vers un point de fuite, ni que toutes les lignes verticales 
doivent demeurer verticales sur le tableau supposé lui-même 
vertical; ils ne pouvaient manquer d’avoir aussi l’idée plus 
ou moins nette du décroissement des dimensions des objets à 
(*) Il est à peine besoin de répéter que le dessin pittoresque a été em 
ployé de tout temps et dans tous les pays pour représenter non seulement 
les scènes de mœurs, les métiers, etc., mais surtout les événements de 
guerre avec les localités où ils se sont passés. Les monuments triomphaux 
sont ainsi partout couverts de bas-reliefs sur lesquels on peut étudier l’art 
de la fortification et celui des sièges. Pour nous en tenir aux plus anciens, 
nous renverrons encore le lecteur à VHistoire de l’Art dans l’antiquité, de 
MM. Perrot et Chipiez, et à l’Ouvrage de M. Marcel Dieulafoy, l’Acropole 
de Suse, dans lequel l’auteur a traité d’une manière complète la poliorcé- 
tique chez les Chaldéens et chez les Perses. Cette étude seule suffirait à 
donner une haute idée des civilisations d’une époque si reculée dont la 
technique était certainement bien supérieure à celles des nations de l’Eu 
rope pendant de longs siècles et jusqu’à des temps relativement très mo 
dernes, même après l’invention do la poudre.
	        
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