4o6 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
Androuet-Ducerceau ('), le plan de Vassalin, dit de Nicolay',
de 1609, celui de Quesnel, également de 1609, et celui de
Mathieu Mérian ( 2 ), de 16r5, qui tous peuvent être considérés
comme des œuvres d’art.
Mais le besoin d’une plus grande exactitude du plan pro
prement dit, à laquelle s’oppose malheureusement l’emploi
simultané de la Perspective, devait produire une réaction dès
le milieu du xvn e siècle, et les plans de Jacques Gomboust, en
i652, de l’habile architecte de la porte Saint-Denis, Blondel,
qui était aussi un savant ingénieur militaire, et de son collabo
rateur Bullet, de 1670a 1676 ( 3 ), de l’abbé Jean Delagrive, en
1728, l’un des plus estimés ( 4 ), et de Boussel, en 1730, sont
(') Les biographes <f Androuet-Ducerceau ne s’accordent pas sur son mé
rite comme architecte; les uns le donnent non seulement comme ayant
travaillé à la construction du Pont-Neuf et de la galerie du Louvre, mais
comme étant l’auteur des hôtels Carnavalet, Bretonvilliers, etc. D’autres
contestent l’exactitude de ces laits, ou du moins en atténuent considérable
ment l’importance. Mais ce qui est absolument certain, c’est qu’Androuet-
Ducerceau était un dessinateur des plus spirituels et un très habile graveur.
Son livre Des plus excellents bâtiments de France, notamment, est une
œuvre aussi précieuse que remarquable. 11 avait également écrit un Traité
de Perspective.
(■') L’auteur delà Topographie de la Gaule, du Theatrum Europœum
et l’ami de Callot.
( 3 ) François Blondel 11’était pas seulement un grand architecte, il avait
beaucoup voyagé en France, en Allemagne, en Turquie, en Égypte, avec les
missions les plus diverses. 11 avait fait notamment des études de fortifica
tion pour plusieurs ports de la Méditerranée, de l’Océan et de la Manche,
enfin, pour la défense des Antilles dont il avait été chargé de lever les
plans. 11 avait même le titre de maréchal des camps et armées du Roi. Bullet,
qui était l'élève de Blondel, bien inférieur à son maître, et l’architecte de
la porte Saint-MarLin, avait été chargé du tracé des alignements des an
ciennes rues et s’était acquis, dans ces fonctions, une certaine réputation.
Il était auteur d’Ouvrages sur le nivellement, l’usage du pantomètre, et
avait beaucoup pratiqué l'arpentage dans la ville de Paris, en même temps
que l’architecture civile.
(*) L'abbé Jean Delagrive se vantait beaucoup d’avoir travaillé pendant
deux ans, « la toise, la chaînette et la boussole à la main », à relever les
principaux édifices de Paris, les palais, les églises, les boulevards, les
barrières, les bureaux d’octroi, les égouts, etc.; il était allé jusqu’à
compter les arbres des avenues. Aussi son plan était-il considéré comme
une merveille et il avait reçu lui-même le titre de géographe de la ville de
Paris.
L'abbé Delagrive est aussi l’auteur de l’une des premières Cartes des
environs de Paris qui mérite d’être citée pour le soin avec lequel elle est
dessinée et gravée.