Full text: Aperçu historique sur les instruments et les méthodes. La topographie dans tout les temps (Tome 1)

418 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES. 
ployée pour les pions de fortification, on ne faisait plus guère 
usage que de la projection horizontale et de teintes coloriées 
conventionnelles pour aider à juger rapidement la nature des 
ouvrages et celle du terrain environnant. Mais, sur les cartes 
qui comprenaient d’assez grandes étendues de pays, et par 
conséquent à plus petite échelle, on avait encore souvent 
recours à la demi-perspective, c’est-à-dire au rabattement des 
maisons, des arbres et même des accidents de terrain. Cepen 
dant, cette pratique avait fini par être à peu près abandonnée 
et on lui avait justement préféré les effets d’ombres produisant 
la sensation du relief, en renonçant d’ailleurs à donner une 
idée de la saillie des constructions et en n’employant que ra 
rement la demi-perspective pour les arbres seuls quand on 
voulait en faire distinguer l’essence. 
C’est ce dernier système, connu sous le nom de lumière 
oblique, qui a, sans contredit, donné naissance aux plus belles 
œuvres topographiques. 
Les ingénieurs-géographes paraissent avoir eu la plus grande 
part au choix raisonné de ce système et à celui des principaux 
signes conventionnels adoptés pour représenter sur les cartes, 
en pays de montagnes et en pays de plaines, les roules, che 
mins, sentiers, les travaux d’art, les groupes d’habitations, les 
divisions et la nature des cultures, les bois, les friches, les 
landes, les marais, les dunes, etc. 
Plusieurs d’entre eux avaient acquis, dès la fin du règne de 
Louis XIV et sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI, 
une réputation méritée et rendu les plus grands services à 
l’armée ( 1 ). Les Masse, le père et le fils, La Blottière, Roussel, 
Montannel, les deux Bourcet, aidés d’autres dont les noms sont 
moins connus, avaient levé les Cartes de la frontière du Nord, 
des provinces du littoral, des Pyrénées et des Alpes, et un offi 
cier du génie du plus grand mérite, d’Arçon, levait un peu plus 
tard celles du Jura et des Vosges, achevant ainsi l’étude de 
nos frontières sur toute leur étendue ( 2 ). 
(*) Voyez à ce sujet Y Essai historique, déjà cité, du colonel Augoyat. 
D’Arçon, qui dessinait admirablement, chargé d'abord de continuer 
et de compléter la Carte des Alpes de Bourcet, déjà si remarquable, avait 
reçu l’ordre, en 1779, d’entreprendre les levers du Jura et des Vosges qui
	        
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