420 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
cution est toujours inspirée des traditions des ingénieurs-
géographes.
Ces traditions, c’est-à-dire le système de la lumière oblique
et les signes conventionnels appropriés aux échelles des cartes
et à la nature du pays, se retrouvent dans la plupart des Atlas
militaires français du premier tiers de ce siècle et se sont
heureusement perpétuées sans interruption dans l’un de nos
plus importants services publics, celui de l’Hydrographie ma
ritime.
Pour faire juger de l’excellent effet du système de la lumière
oblique, nous donnons ici (PL IX) une réduction de la Carte
de nie de la Martinique, levée, de 1763 à 1766, par les ingé
nieurs des camps et armées et gravée, en 1831, au Dépôt de
la Marine, d’après le rendu de M. l’ingénieur-hydrographe
Bourguignon-Duperré.
Nous ne devons pas omettre, en parlant des travaux des
ingénieurs-géographes au siècle dernier, de mentionner la
célèbre Carte dite des Chasses du Roi, à l’échelle de ■ 2 . 8 8 li - u -,
ayant Versailles pour centre et un rayon de 14 lieues ; Berthier
père, qui l’avait entreprise en 1764, prétendait en faire un mo
dèle achevé de Topographie pour les officiers du corps, et il est
permis de supposer que, pour atteindre ce but, il eût conservé
la lumière oblique. Mais la gravure de celte carte ayant été
interrompue pendant un grand nombre d’années, ce système
fut abandonné et remplacé par un autre, qualifié de lumière
verticale ou zénithale, sur lequel nous reviendrons bientôt.
Celte œuvre n’en est pas moins tout à fait remarquable par la
perfection des détails et de la gravure, ce qui ne saurait nous
empêcher de regretter le modèle promis, en ajoutant toutefois
que, la région embrassée par cette carte ne comprenant que
des pays de collines, ce modèle eût encore été insuffisant pour
les pays de montagnes.
Dès le commencement du siècle actuel, la nécessité d’avoir
un guide précis pour rédiger et dessiner les cartes se faisait
sentir en France, non seulement parmi les géographes, mais
dans les différents services publics, et une Commission, com
posée des représentants les plus autorisés de ces services, avait
été instituée en 1802, sous la présidence du général Sanson,