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4?.8 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
Cette coïncidence n’était pas fortuite; on éprouvait partout
le besoin de donner à l’art de représenter le relief du terrain,
si précieux pour les ingénieurs et pour les militaires, une
direction à la fois nette et rigoureuse.
Sans parler des excellents conseils donnés par la Commis- ^
sion touchant les méthodes et les instruments géodésiques à
adopter dans les différents services publics et selon les cir
constances, la préférence à donner au niveau de la mer pour
y rapporter toutes les hauteurs et les profondeurs (<), et le
choix des échelles qui devaient être toutes décimales ( 2 ),
nous empruntons au procès-verbal de ses conférences deux
passages qui se rapportent immédiatement à notre sujet et
qui prouvent l’heureuse influence qu’avaient eue sur ses dé
cisions les ingénieurs-géographes éminents qui en faisaient
partie, Bacler-Dalbe ( 3 ), Jacotin, Barbié du Bocage, Henne-
quin, etc. A propos des projections et du dessin en général,
« la Commission, y est-il dit, pense qu’il est toujours utile et
souvent nécessaire, en Topographie comme dans tous les arts,
d’ajouter à la projection horizontale que donne le plan ou la
carte, des projections verticales ou perspectives ; elle désire
qu’on ne néglige jamais de le faire, toutes les fois que le temps
le permettra, lors même qu’on ne verrait pas, dans l’instant,
l’utilité que ces projections peuvent avoir un jour ('•). » On
imagine aisément, d’après cela, le cas que celte Commission
eût fait de l’emploi de la Photographie, mais n’insistons pas en
ce moment.
(’) On avait bien rapporté tout naturellement, sur les cartes marines, les
sondes à cette surface de niveau; mais, dans plusieurs services et notam
ment dans ceux du Génie et des Ponts et Chaussées, faute d’un nivelle
ment général préalable, on employait pour coter le terrain des sondes comp
tées à partir d’un plan de comparaison idéal supérieur et arbitraire, ce
qui ne donnait aucune idée des altitudes réelles et avait en outre l’incon
vénient d’affecter les cotes les plus faibles aux points les plus élevés.
( J ) On sait que, contrairement à ce principe, on a choisi plus tard pour
la Carte de France l’échelle de ¿, u j uu et que le Dépôt de la Guerre a ag
gravé cette dérogation en adoptant les sous-multiples 777^7 0 ~ü et , u 1 u --
pour ses réductions.
( 5 ) Bacler-Dalbe, qui fut en 1799 directeur du Cabinet topographique de
Bonaparte et devint, en i8i3, général de brigade, était un paysagiste d’une
rare valeur. On peut voir plusieurs de ses tableaux au Musée de Versailles,
( 4 ) Mémorial du Dépôt de la Guerre, t. II, p. n.