434 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
plans à des échelles variées et suivant différents systèmes.
Ceux-ci ne comprenaient toutefois que des courbes horizon
tales seules ou des hachures produisant des teintes réglées
par des diapasons (*) différents, abstraction faite de toute
prétention à des effets de lumière.
Convoquée de nouveau en 1828, et invitée par le Ministre
à compléter son œuvre, la Commission avait eu à s’occuper
de la rédaction d’un Recueil général de signes conventionnels
adaptés aux besoins de tous les services publics et à examiner
à nouveau quelques-unes de ses premières décisions.
Les opinions exprimées par la majorité des membres rela
tivement au choix du système de représentation du relief du
terrain furent non seulement maintenues, mais accentuées
et, dans la suite du Résumé adressé au Ministre, il était dit
encore plus affirmativement que, « pour toutes les cartes,
quelle que soit leur échelle, on écarterait toute considéra
tion de lumière soit oblique, soit verticale ».
En un mot, on ne voulait plus entendre parler d’effets na
turels, et c’était aux lecteurs des cartes à traduire par le rai
sonnement ce qu’ils y voyaient, traduction prétendue facile,
mais qui n’exigeait pas moins un effort peu fait pour rendre
attrayant l’aspect de la carte.
La fixation du diapason des teintes était devenue dès lors
la seule question à résoudre, et Dieu sait le nombre des élucu
brations auxquelles elle a donné lieu, en France et à l’étranger,
et les difficultés qu’elle a présentées quand, après les pays de
collines dont on s’était surtout occupé d’abord, il fallut aborder
les pays de hautes montagnes. Ceux-ci, de beaucoup les plus
pittoresques et les plus intéressants sur les cartes à l’effet,
devenaient insupportables à regarder sur celles qui en étaient
dépourvues, par suite de l’exagération inévitable des teintes
qui noircissaient tout. Ajoutez à cela que la variété des dia
pasons dans les différents pays rendait très pénible le passage
d’une carte à une autre, enfin que les graveurs, devenus des
machines, perdaient le goût de leur art et s’abâtardissaient.
(*) Cette expression, qui s’applique surtout aux sons et quelquefois aux
couleurs, avait été ainsi étendue aux teintes pour en fixer les nuances.