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CHAPITRE II. — LA TOPOGRAPHIE DANS TOUS LES TEMPS. 4^9
Nous n’entrerons pas dans le détail de l’exécution de la Carte
de France à l’échelle de 80 ¿ 00 , qui est entre les mains de tout
le monde et dont les qualités et les défauts lui ont valu tour
à tour des éloges et des critiques exagérés.
Les ingénieurs-géographes, supprimés définitivement en
i83i, avaient eu encore le très grand mérite d’effectuer les
opérations fondamentales de la mesure des bases, de la trian
gulation du premier ordre, d’une grande partie du deuxième
ordre et du nivellement géodésique correspondant; ce furent
eux aussi qui commencèrent à dessiner la Carte, en se confor
mant aux décisions de la Commission de 18-28; enfin, ce furent
les derniers représentants de ce corps, Peytier, Levret, Ser-
vier, Couthaud, Hossard, qui eurent à guider les officiers d’état-
major chargés des triangulations du deuxième et du troisième
ordre, à vérifier leurs travaux, à assembler et à corriger les
minutes souvent discordantes des levers par courbes horizon
tales et à diriger la gravure des cartes dont ils parvinrent à
obtenir l’harmonie dans l’ensemble, en dépit des difficultés
presque insurmontables que faisait naître à chaque instant
l’emploi supposé si simple des diapasons.
Tout ce que nous disons de la Carte de France de l’État-
Major pourrait s’étendre aux œuvres analogues exécutées
dans les autres pays de l’Europe, le plus souvent sous la
même rubrique des États-Majors. En les comparant les unes
aux autres, on constate que la nôtre est encore l’une des plus
réussies, mais cette satisfaction d’amour-propre ne doit pas
nous faire perdre de vue la nécessité qui s’impose aujourd’hui
de faire mieux. Nous savons au surplus que déjà (voir la note
de la p. 436) les cartes spéciales entreprises pour les besoins
de nos principaux services publics sont exécutées à des
échelles décimales et que le relief du terrain y est exprimé
dans le système de la lumière oblique. Mais nous espérons
que l’on ira plus loin et qu’une nouvelle grande Carte de
France, à une échelle supérieure aux précédentes, sera levée
avec toutes les ressources dont on dispose aujourd’hui et
recouverte de teintes naturelles, selon l’expression de la
Commission de 1802, pour faire mieux saisir le relief. Nous
espérons même que l’on en viendra à reprendre la vieille et