CHAPITRE I. — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES. I\ 7
milieu de laquelle se trouve une très petite aiguille avec un
limbe divisé en vingt-quatre rumbs de vents, mais accompa
gné d’un grand nombre de divisions concentriques dont les
usages 11e sont pas bien connus. On sait cependant qu’avant
de construire une maison, l'instrument servait, entre les mains
des sorciers, à déterminer si l’emplacement était bien choisi.
On trouve encore assez souvent de ces boussoles astrolo
giques dont un exemplaire existe dans les collections du
Conservatoire des Arts et Métiers, et c’est ce qui nous a déter
miné à en dire quelques mots.
Nous arrêterons là les renseignements, un peu longs sans
doute, mais que nous avons cru nécessaire de donner pour
bien marquer l’influence qu’ont eue les Arabes sur le dévelop
pement d’un art qui a emprunté, à son grand avantage, comme
nous le savons et comme nous le verrons mieux par la suite,
le secours des deux précieux instruments dont il a été question
dans ce paragraphe.
Nous 11’avons pas rencontré de documents précis sur l’usage
qu’en ont pu faire eux-mêmes les arpenteurs arabes ni d’in
dications suffisantes sur la manière dont ils pratiquaient le nivel
lement pour exécuter leurs admirables travaux d’irrigation ;
on cite seulement, d’après le savant chimiste anglo-américain
J.-W. Draper, qui fut aussi un érudit très distingué, un Traité
d’Arpentage écrit par AI-Baghadadi, et qui était si parfait qu’on
l’avait attribué à Euclide, ce qui prouve d’ailleurs qu’il ne
pouvait y être, en aucune façon, question de la boussole.
IV. — Période comprenant le moyen âge et les premiers
temps de la Renaissance. Sur les instruments des naviga
teurs et des géographes de cette époque.
Ceux qui ont le plus profité des travaux et des traditions des
Arabes ont été naturellement leurs voisins de la péninsule
ibérique et, même auparavant, les Italiens devenus de grands
voyageurs et de grands négociants sans cesse en relations avec
le Levant, c’est-à-dire avec eux et avec les Grecs dépositaires