CHAPITRE III. — ICONOMÉTRIE ET IIÉTROPIIOTOGRAPHIE. 167
« Nous avons répété à Paris, ajoute l’auteur, plusieurs
années de suite, avec les officiers envoyés des régiments, des
levers du même genre, et nous pouvons affirmer que le lever
d’une place forte ordinaire, entrepris avec quatre opérateurs,
pourrait être terminé et dessiné dans l’espace de vingt-quaire
heures. »
M. le capitaine Javary faisait encore observer que, pour la
rédaction du plan, on pouvait employer plusieurs sous-officiers
auxquels on apprend très vile les petites opérations de la
construction et il ajoutait qu’en reportant le dessin sur une
pierre lithographique (on dirait aujourd’hui sur une planche
de zinc), on aurait le moyen de reproduire autant d’exem
plaires qu’il en faudrait pour tous les chefs de service; enfin,
il ne manquait pas de faire ressortir la très grande utilité des
vues elles-mêmes pour compléter l’intelligence du dessin et
faciliter les explications et les instructions que les comman
dants supérieurs auraient à donner à leurs subordonnés ( 1 ).
Défense des places. — « La défense d’une place doit aussi
réclamer le concours du lever photographique ( 2 ).
» On se place aux saillants de la fortification, dans les prin
cipales batteries, et l’on fait de ces positions des vues du terrain
à battre. Le plan de la place sert à relier ces stations entre
elles ; on construit tous les points qui peuvent servir de repères
pour le tir de l’artillerie; on mesure leurs distances aux
saillants des batteries et l’on inscrit ces distances sur les
épreuves elles-mêmes, à côté des points; ces épreuves, ainsi * (*)
reviendrons un peu plus loin sur les conditions nouvelles imposées par la
portée des armes à feu et, d'un autre côté, sur les ressources fournies
par les progrès de la Photographie.
(*) Il nous est impossible, en mentionnant ainsi les résultats vraiment
remarquables auxquels nous étions parvenus en France à une époque
où dans aucun autre pays on ne se doutait de la fécondité de la méthode
photographique (il serait même plus exact de dire que l’on ne s’y doutait
même pas de l’existence de la méthode à peine entrevue en Prusse et
seulement depuis i865), il est impossible, disons-nous, de ne pas regretter
et condamner une fois de plus la conduite de ceux qui ont pris la res
ponsabilité de faire supprimer en 1871 la brigade Javary. L’alinéa suivant
du texte ne fera que donner plus de poids à cette amère réflexion.
( 3 ) Même Mémoire du capitaine Javary, p. 3g3.