168 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE• DESSIN TOPOGRAPHIQUES*
cotées, seront remises aux chefs de pièce. Or, il faut remar
quer que ces vues ne peuvent être prises d’avance parce qu’on
doit supposer que l’on fera au dernier moment les démolitions
qui changeront l’aspect du terrain ( 1 ).
» Nous avons fait ce travail pendant la première période
du siège de Paris. Nous avons pris des saillants des forts
i3o épreuves, au moyen desquelles nous avons construit
3-2oo points dont les distances ont été inscrites sur les vues
elles-mêmes ( 2 ). »
II est peut-être inutile d’indiquer les instruments que l’on
conseille pour les reconnaissances militaires de toute nature,
car on sera le plus souvent obligé de se servir de ceux que
Ton aura sous la main et d’en tirer le meilleur parti.
On a vu cependant que M. Javary recommandait pour les
levers d’itinéraire une boussole nivellatrice avec lunette sladi-
métrique pour le géomètre et une petite chambre noire (ordi
naire mais bien manœuvrée) pour chacun des aides photo
graphes qui porte en outre une stadia.
Pour la reconnaissance d’une place forte en vue d’un siège,
( 1 ) Il est bien certain que, toutes les fois qu’on le pourra, il convien
dra de faire ou de refaire des vues du terrain à battre au moment où la
place est assiégée; mais il ne serait pas moins souvent très utile d’en
avoir fait d’avance, par exemple dans les forts isolés et, en particulier,
dans les pays de montagnes où les ressources photographiques et les pho
tographes eux-mêmes pourraient manquer au moment où l r on en aurait
besoin.
D’ailleurs, nous pensons depuis longtemps que partout il serait précieux
d’avoir, à côté de la carte topographique, des vues panoramiques exécutées soit
avec le télémétrographe, soit avec des appareils téléphotographiques, sur
lesquelles on inscrirait à l’avance toutes les indications de nature à aider
les officiers chargés de la défense et les artilleurs en particulier à faire les
identifications nécessaires. Nous avons eu déjà l’occasion d’exprimer cette
opinion.
(») Ces vues, qui n’ont d’ailleurs peut-être pas été assez répandues, ont
été utilisées par quelques rares officiers d’artillerie, mais on avait de la
peine à engager les autres à s’en servir, et le commandement en faisait assez
peu de cas, comme de tous les renseignements graphiques analogues,
parce que cela ne figurait nulle part dans les instructions réglementaires.
11 est probable cependant qu’à l’avenir, la Photographie-et ses applications
étant devenues familières à tout le monde, on ne rencontrerait plus la
même résistance.
Nous avons retrouvé l’une des vues prises par le capitaine Javary de
l'observatoire militaire de Montmartre (maison du D r Gruby) et nous la
reproduisons à titre de spécimen {PI. XV)