182 les instruments, les méthodes et le dessin topographiques.
rieurs de l’Arlillerie et du Génie et au directeur des observa
toires. Tous les matins et tous les soirs, les plantons apportaient
un rapport du chef de service, contresigné par le commissaire
militaire, résumant ce qui s’était passé pendant les douze
dernières heures.
Ces rapports, accompagnés de croquis de plans et de dessins
exécutés à la lunette, étaient dépouillés par le direcieur qui
en faisait une analyse pour le commandement, et les croquis
et dessins servaient à la rédaction du plan des attaques qui
était ainsi tenu à jour, au fur et à mesure qu’arrivaient les
renseignements ( 1 ).
Bien que la plupart des savants et des ingénieurs qui fai
saient les croquis y missent beaucoup de soin, et quelques-
uns une véritable adresse de main, je pensai qu’il serait encore
préférable de demander à des artistes exercés de nous faire
des vues d’ensemble, des panoramas plus ou moins étendus
qui fixeraient d’une manière saisissante, pour les observateurs
eux-mêmes, les images qu’ils voyaient partiellement et fugiti
vement dans leurs lunettes et qui permettraient aux chefs de
la défense, qui ne pouvaient pas se transporter dans tous les
observatoires, d’acquérir des idées exactes sur ceux des points
de l’horizon qui les intéressaient le plus.
Je m’adressai donc à quelques peintres que j'avais l’hon
neur de connaître, ou avec lesquels je fus mis en relation :
MM. Français, Eugène Lambert, Philippoteaux, Cliazal, Hirsch
et Mouchot.
Je devrais peut-être me contenter de les nommer, si je
n’avais à ajouter que ces grands artistes voulurent bien se plier
à mes exigences et dessiner, ce qu’ils n’avaient sûrement ja
mais fait, l’œil à la lunette, par champs successifs, c’est-à-dire
dans des cercles étroits tracés à l’avance, selon la vue de cha
cun d’eux, sur une longue bande de papier. Quand leur travail
était terminé, ces cercles venant à la file les uns des autres
(') Cette rédaction était faite indépendamment, d’un côté, par M. le ca
pitaine du Génie (depuis général) Petit, sous la direction du chef d’État-
major du Génie, le colonel (depuis général) Segrctain, et, de l'autre, dans
mes bureaux.