CHAPITRE III. — ICONOMÉTRIE ET MÉTROPIIOTOGRAPI1IE. Q
Or on peut voir, dans la plupart des Monographies concer
nant tel ou tel terrain, telle ou telle contrée (délimitée préci
sément, presque toujours, par sa nature géologique), publiées
depuis un siècle, des dessins d’abord assez naïfs, ou sim
plement schématiques, puis exécutés avec plus d’art, souvent
môme avec un véritable talent ( 1 ). Ces croquis, plus ou moins
habilement tracés, étaient destinés à illustrer, d’une manière
particulière, les descriptions géologiques, à rendre évidentes
et, dans bien des cas, à faire deviner les explications qu’ils
accompagnaient ( 2 ).
Les Monographies et les Ouvrages de Géologie qui contien
nent des dessins de ce genre sont désormais innombrables,
et nous nous contenterons de rappeler que déjà notre grand
géologue Elie de Beaumont, dans sa magistrale Description
delà Carte géologique de France, publiée de 1841 à 1848, en
collaboration avec le célèbre minéralogiste Dufrénoy, avait
eu souvent recours aux vues pittoresques dans le but que
nous venons d’indiquer ( 3 ).
Aujourd’hui, ce moyen d’abréger les explications et de rendre
visibles, sous tous leurs aspects, les couches géologiques dé
(’) Par exemple, les vues prises dans les Vosges et dans la vallée du Rhin
supérieur, de Hogard; celles des volcans d’Auvergne, dans le bel Ouvrage
de Poulett-Scrope, etc.
( a ) Pour guider les futurs géologues, vers 1840, des leçons de Perspec
tive appliquée au dessin du paysage étaient faites à l’École supérieure
des Mines par l’un des plus anciens élèves de Monge, M. Girard, qui y
enseignait en outre le dessin et le lever des plans; mais cette tradition
artistique n’a pas été maintenue après la mort de Girard, remplacé par le
savant géomètre Delaunay, qui n’a jamais su dessiner.
( 3 ) Depuis cette époque, il a été publié en France et à l’Étranger, parti
culièrement en Allemagne et en Autriche-Hongrie, un grand nombre
d’Ouvrages, Livres ou Mémoires, dans lesquels on a cherché à faire ressortir
les relations qui existent entre la nature géologique et les formes exté
rieures du terrain. On a étudié aussi les causes qui ont déterminé le modelé
actuel et celles qui peuvent le modifier. Nous sommes heureux de pouvoir
signaler, à ce propos, deux excellents Ouvrages français parus dans ces
derniers temps : Les Formes du Terrain, par MM. G. be la Noë et Emm. de
Margerie (Paris, Imprimerie nationale; 1888), et Leçons sur la Géographie
physique, par M. A. de Lapparent (Paris, Masson etC ie ; 1896), qui mérite
raient tous les deux de devenir classiques. Ajoutons que tous les Ouvrages,
tous les Recueils de Mémoires sur la Géologie, publiés en France et à l’Étran
ger, sont actuellement ornés de nombreuses figures qui sont des reproduc
tions de photographies de plus en plus parfaites.