CHAPITRE III. — ICONOMÉTRIE ET MÉTROPHOTOGRAPHIE. l3
Nous décrirons également, dans un autre paragraphe, des
appareils panoramiques d’un genre particulier, destinés sur
tout à enregistrer les angles horizontaux sur toute la circon
férence autour de la station, et nous montrerons les graves
inconvénients de ce système; mais nous devons, auparavant,
faire connaître les véritables origines de celui qui est désor
mais généralement employé.
Quelques-uns des historiens de la Photogrammétrie ou de
la Phototopographie, en Allemagne et en Italie, ont cherché à
découvrir dans les anciens auteurs l’idée de la restitution des
plans du terrain, d’après les vues pittoresques naturelles, et
ils ont cru en apercevoir le germe dans la Perspective libre
de l’illustre géomètre Lambert (de Mulhouse), publiée à
Zurich en 1769. Nous donnons ici le passage visé de cet
Ouvrage, afin de ne laisser subsister aucun doute à ce sujet
dans l’esprit de nos lecteurs:
« On voit facilement, dit Lambert, que le problème de la
restitution du plan au moyen de la perspective présente
une analogie complète avec celui de la Géométrie (pratique)
dans lequel on se sert de la hauteur d’une maison, d’une tour
ou d’une montagne comme d’une station, pour représenter
en plan la surface environnante, et, pour cela, on utilise la
hauteur du lieu, on mesure les angles de dépression des
objets, et l’on détermine leur écartement de la méridienne
(leur azimut) sur un rapporteur, ou par les angles formés
avec cette méridienne..., on peut ainsi déterminer la position
de ces points sur le plan absolument delà même manière que
si celui-ci avait été fait sur le terrain d’après les règles de
l’arpentage ( ' ) ».
Il semble bien, d’après ce texte, ou plutôt il est évident que
Lambert suppose qu’il s’agit de restituer le plan de la surface
environnante au moyen d’une perspective unique, et par
conséquent dans le cas d’un terrain parfaitement horizontal.
Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il n'existe, à notre connais
(') Lambert, Freie Perspective. Zurich, 1759.