CHAPITRE III. — ICONOMÉTRIE ET MÉTROPIIOTOGRAPHIE. 47
encore d’une vue de paysage, la station de l’opérateur n’est
pas toujours située sur un sol horizontal ou plutôt cela n’ar
rive que rarement, mais il n’est pas moins permis de conce
voir un plan horizontal mené par cette station et sur lequel on
projette le monument ou les accidents du terrain. La ligne de
terre dont on ne continue pas moins à se servir pour les
constructions géométriques devient alors tout à fait conven
tionnelle, car, en réalité, le bord inférieur du tableau peut
s’élever au-dessus, ou descendre au-dessous d’elle. Il suffit de
jeter les yeux sur des photographies prises en pays de mon
tagnes ou simplement dans une ville dont le terrain est acci
denté, pour se rendre compte de l’importance qu’il y a à ne
pas confondre le bord inférieur du tableau avec la ligne de
terre théorique.
XIV. — Restitution des édifices en général (plans
et élévations) d’après leurs perspectives.
Pour effectuer ces restitutions, il n’est pas nécessaire,
comme on pourrait être tenté de le croire, d’après ce qui
vient d’être dit pour celles des plans et des élévations des
galeries intérieures, d’avoir résolu les problèmes si variés et
souvent si délicats de la mise en perspective des édifices d’ar
chitecture ('), pour employer des méthodes de construction
inverses. * 11
(' ) La perspective a fait naturellement l’objet des méditations des artistes
de tous les temps et particulièrement des architectes. On en trouve la
preuve jusque dans les dessins des plans d’édifices égyptiens mêlés de per
spectives, dont nous donnerons un spécimen dans l’une des notes placées
à la fin de ce Volume.
Le nom de Scénographie déjà cité, donné aux dessins de perspective,
viendrait, d'après les érudits du xvi° siècle, de ce que les architectes grecs
étaient très habiles dans l’art de produire les illusions de la scène, au
théâtre, en un mot, dans l’art de la perspective théâtrale.
11 est certain, d’ailleurs, que si les peintres et les sculpteurs en bas-
reliefs avaient besoin de connaître les lois de la perspective et que plusieurs
d’entre eux, Pietro della Francesca, Léonard de Vinci, Albert Dürer, Cousin,
ont contribué à les découvrir, le plus grand nombre des traditions et des
Ouvrages sur la perspective est dû à des architectes; ainsi l’on peut citer,
dès la fin du xiv° et le commencement du xv e siècle, Brunelleschi et Ghi-