84 LES INSTRUMENTS., LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
ment que pour déterminer un petit nombre de points assez
rapprochés et pris dans la plaine à partir de laquelle la hau
teur de la station est mesurée.
Après avoir ainsi mis en garde contre les illusions que l’on
pourrait se faire sur les propriétés des épreuves photogra
phiques prises de stations aériennes ou de stations terrestres
élevées considérées isolément, nous n'hésitons pas à affirmer
que, si l'on parvenait à relier entre elles deux ou plusieurs sta
tions d’où l’on aurait découvert le même terrain, par des pro
cédés trigonométriques ou par celui que nous avons indiqué
ci-dessus, comme on se retrouverait dans les conditions
ordinaires, les restitutions par la méthode des intersections
pourraient être tentées avec succès. Alors, en effet, quelle
que soit la distance d’un point bien défini sur les deux
épreuves que l’on combine, l’exactitude de la détermination
ne dépend plus que de la grandeur de la base, c’est-à-dire de
la distance horizontale des deux stations et de l’angle sous
lequel se rencontrent les projections des rayons visuels.
En ce qui concerne le nivellement, il serait nécessaire, dans
certains cas, de tenir compte de la courbure de la Terre, mais
on ne s’en préoccupe généralement pas et c’est un motif pour
que, dans les levers où l’on vise à une certaine exactitude, on
doive renoncer à chercher les cotes des points les plus
éloignés.
VIII. — Reconnaissances faites à d’assez grandes
distances.
Amplification des images. — Même en négligeant la cour
bure de la Terre, les trop grandes distances ont l’inconvénient
d’altérer la précision du nivellement. En effet, les hauteurs
apparentes linéaires positives ou négatives des points choisis
sur l’une des épreuves sont les éléments qui servent à calculer
les différences de niveau. Or l’évaluation de ces longueurs,
d'une part, ne se fait qu’avec une approximation d’un dixième
de millimètre tout au plus et le tracé de la ligne d’horizon est
lui-même entaché d'une incertitude du même ordre; les