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car on aura là immédiatement les déterminations de temps nécessaires.
En outre, le transport des supports en pierre pour les appareils de
pendule s’y fera plus commodément, attendu que les bases seront situées
sur des terrains comparativement bas et facilement accessibles.
Comme places propres à ce but, on peut considérer Lagon, le
rivage est de Treurenbay, le Cap sud et la base orientale du rivage
du Storfjord.
Enfin, il serait d’un haut intérêt de faire ces observations au
lieu même où Sabine faisait en 1823 les siennes devenues si célèbres,
et qui, vu la haute latitude du lieu, ont toujours figuré et dans les
calculs de l’aplatissement du globe déduit des observations de pendule.
On effectuera ainsi une liaison importante entre les mesures de Sabine
et celles en question, de même qu’un contrôle de toutes les deux.
g. Cartes topographiques et géologie.
Comme travaux complémentaires, enfin, et dans le but de procu
rer aux travaux géodésiques leur pleine valeur, on ne doit pas négliger
des recherches sur la forme du terrain, sur l’état de la croûte ter
restre, et surtout sur son poids spécifique; il sera possible de calculer
par ce moyen l’influence exercée sur la direction de la pesanteur par
les parties superficielles de la terre, solides et liquides. De ce calcul
et de la comparaison de ces résultats avec les divergences observées,
on pourra peut-être tirer des conclusions sur l’existence de masses
perturbatrices cachées à la vue, et si. d’accord avec l’hypothèse de
Faye, il existe sous la surface solide du globe une diminution de
densité correspondant à un accroissement sous la mer. Il serait sans
le moindre doute d’un haut intérêt de savoir si c’est le cas.
Dans ce but, on dressera une carte géographique du pays à
l’échelle de ^oô.Vjni» 5 ailx points importants, comme dans le voisinage
des stations astronomiques et surtout aux extrémités de l’arc mesuré,
on en fera une à une échelle plus grande, figurant le terrain et ses
conditions hypsométriques par des courbes horizontales, équidistantes
de 50—100 mètres, avec indication en outre de la profondeur de la
mer jusqu’à une certaine distance du rivage.
L’expérience obtenue aux relèvements de cartes des parties monta
gneuses de l’Italie et d’autres pays, ne permet plus de douter qu’une
carte comme celle proposée ici ne puisse s’effectuer au moyen de la
photogrammétrie, le Spitzberg offrant un terrain bien caractérisé et
entièrement dénué de végétation. Les photographies remportées par
les dernières expéditions semblent confirmer ces expériences. Pour
l’exécution des travaux, on aura de nombreuses heures de loisir
dues à l’état défavorable du temps, lequel toutefois n’empêche pas les
travaux topographiques.