Full text: Projet de mesure d'un arc du méridien de 4° [degrés] 20' au Spitzberg

1. Introduction historique. 
La découverte de l’aplatissement de la terre vers les pôles constitue 
l’époque la plus remarquable et la plus intéressante de l’histoire de 
la géodésie. Ce n’est guère qu’après un sièclé de luttes entre l’Aca 
démie des sciences de Paris et les partisans de Newton, que le fait 
fut admis ; mais l’honneur d’avoir tranché la question appartient à la 
France, qui dans ce but envoya deux expéditions, l’une au Pérou, l’autre 
aux environs de la rivière de Torne. Ces deux campagnes scientifiques 
prouvèrent avec l’évidence la plus complète que le méridien terrestre 
est plus courbé à l’équateur qu’aux pôles, résultat qui s’accorde 
pleinement avec la théorie de Newton. 
La première de ces expéditions quitta la France en 1735 et arriva 
_ l’année suivante au Pérou. La mesure d’un arc de méridien d’environ 
ù 
3°, exécutée sous la direction de Bouguer et de la Condamine, fut 
achevée en 1743. 
L’autre, à laquelle on a improprement donné la dénomination 
d’expédition de Laponie, choisit pour champ d’opération les environs de 
la rivière de Torne à son cours inférieur, comme étant le pays le plus 
septentrional où l’on pût parvenir sans trop de difficultés et exécuter 
avec une commodité relative ces observations délicates. L’expédition 
partit de France en 1736 sous la direction de Maupertuis, qui plus 
tard eut pour collaborateur l’astronome Celsius d’L T psal. Un arc peu 
considérable, de 57' environ, fut mesuré en 1736—37 entre l’église de 
la ville de Torneâ et un point, Kittisvaara, qui se trouve à environ 20 
kilomètres au nord du cercle polaire. *) Déjà cette mesure décida la 
question en litige en faveur de la théorie de Newton, les mesures de 
Picard et de Cassini en France ayant donné pour un degré de méridien 
une longueur sensiblement moindre qu’à la latitude de Torneâ, résul 
tat confirmé plus tard par la mesure de l’arc au Pérou. 
Après ces expéditions célèbres, les mesures géodésiques ont acquis 
un intérêt toujours croissant. Dans le cours du siècle dernier, on 
compte les mesures de Lacaille au Cap de Bonne-Espérance en 1751 
’) Les résultats de ces expéditions sont consignés principalement dans deux pu 
blications: Bouguer, La ligure de la terre, déterminée par les observations de Mes 
sieurs Bouguer et de la Condamine, Paris 1749, et Maupertuis: La figure de la terre, 
Paris 1738.
	        
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