DÉFINITION RIGOUREUSE DES NOMBRES IRRATIONNELS l3l
propriété suivante : quelque petite que soit une longueur donnée
de mesure (rationnelle) s, je suppose qu’on puisse trouver un
nombre entier N tel que la distance A„C soit plus petite que cette
longueur pour toutes les valeurs de 1 indice n supérieures à N.
S’il en est ainsi nous dirons que les points k u A>, ... A n tendent
■ou convergent vers le point limite G lorsque l'indice n augmente
indéfiniment.
Celte définition est également valable que les points Aj. ...,A n ,...
soient à gauche du point G (comme sur la figure GG dont nous
pouvons nous resservir ici), ou qu’ils soient à droite de G (comme
les points Bi, ... B,„ ... de la figure 66) ou qu’ils soient tantôt à
gauche tantôt à droite. Il est donc inutile de spécifier quel est
celui de ces cas que nous considérons.
Lorsque les points Ai, ..., A n , ... convergent vers G, nous
dirons que la suite (*) des longueurs O Ai, ..., OA, ( , ... est conver
gente (;) et admet pour limite la longueur OG. Et nous dirons
aussi que la suite des nombres rationnels a,, ..., a n ... qui sont
les mesures de OAi, ... OA n , ... est une « suite convergente » ( 3 ).
114. — Ainsi donc, à toute suite convergente de longueurs
exactement mesurables correspond une suite convergente de nom
bres rationnels. La suite des longueurs, par hypothèse, admet
toujours une limite qui est une longueur OC ; la suite des nombres
admet, elle aussi, une limite (mesure de OC) dans le cas où OG est
exactement mesurable. Il est donc indiqué d’adopter la convention
de langage suivante : Chaque fois que nous aurons une suite
convergente de nombres rationnels (au sens du n° 113), nous
dirons que cette suite admet une limite, qui est la mesure de OC,
et à cette limite nous donnerons le nom de « nombre » ; si OC n’est
(') Le mot suite indique que les longueurs sont considérées successive
ment, et non, bien entendu, qu’elles sont juxtaposées.
(*) Si, au contraire, les points Ai, ... A*, ... ne tendaient pas vers un
point déterminé, nous dirions que la suite est divergente.
(■ ! ) Si les longueurs OAj, ... OAn, ... sont toutes inférieures à OC, et de
plus en plus grandes, la suite convergente est dite croissante. Si elles
étaient toutes supérieures à OC et de plus en plus petites, la suite serait
décroissante. — Si les longueurs OA I; ... OAn, ... ne tendent pas vers
une longueur déterminée, la suite a-., ... a«, ... est dite « divergente ».