Full text: Les nombres, les grandeurs, les figures, le calcul combinatoire, le calcul algébrique, calcul des fonctions, l'algèbre géométrique (Tome 1)

LIEUX GÉOMÉTRIQUES. ÉTUDE DES COURBES 2 4 7 
s’occuper de ces courbes. C’est à titre de lieux géométriques, en 
tout cas, qu’elles interviennent le plus souvent dans la géométrie 
grecque. 
Un contemporain d’Euclide, l’athénien Aristée ( 1 ), avait com 
posé sur les lieux solides un traité, malheureusement perdu, qui 
semble avoir exercé une grande influence. Archimède et Apollonius 
allèrent plus loin dans la même voie. Ainsi fut constituée une 
théorie générale des sections coniques qui occupa rapidement une 
place d’honneur dans l’édifice de la géométrie. Parvenue déjà à 
un haut degré de perfection dans l’antiquité, elle devait devenir, 
avec les découvertes de Kepler sur le mouvement des astres, la base 
de l’astronomie et de la mécanique céleste ; et c’est aussi par l’étude 
des coniques que s’essava et s'affirma au xvn e siècle la nouvelle 
méthode de géométrie instituée par Fermât et Descartes. 
Sans chercher à reproduire les démonstrations difficiles des 
géomètres grecs, signalons quelques propriétés fondamentales 
des coniques qui étaient connues d’eux et que nous retrouverons et 
établirons plus loin par la géométrie algébrique. 
244. Foyers de l’ellipse. — Voici tout d’abord une propriété 
de l’ellipse qui sert souvent aujourd’hui à définir cette courbe ( 2 ) : 
A l’intérieur de l’ellipse (c’est-à-dire d’une ellipse quelconque) il y 
a deux points appelés foyers ( 3 ), jouissant de cette propriété que la 
somme de leurs distances à un point quelconque de la courbe est 
constante ( 4 ) (c’est-à-dire égale pour tous les points de la courbe). 
Appelons F, F les foyers et A, A' les points où la droite FF' pro 
longée rencontre l’ellipse ; le segment AA' est dit grand axe de 
l’ellipse; on a, par hypothèse : 
AF + AF' = A'F + A'F' 
l 1 ) Il publia, à la fin du iv e siècle, cinq livres sur les lieux solides. Les 
Kwvf/.à d’EucLiDE — qui ne paraissent pas avoir apporté beaucoup de 
connaissances nouvelles,— sont également perdues.—-Archimède n’écri 
vit pas de traité d’ensemble sur les sections coniques, mais ses ouvrages 
montrent qu’il en avait fait une étude approfondie. 
{*') Depuis De La Hire, Nouveaux élémens des sections coniques, Paris, 
1679, p. 36. 
(*) Le mot foyer est emprunté à la théorie de la réflexion et des mi 
roirs courbes. 
( 4 ) Apollonius, Komxdé, liv. III, prop. 52.
	        
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