LIVRE DEUXIÈME
CONSTRUCTION
CHAPITRE PREMIER
LE CALCUL ALGÉBRIQUE
/. — Objet et ambitions de l’algèbre.
267. — Un savant de Bagdad, Mohammad ibn Mousa Al
Khwarizmi, composa au ix° siècle un traité qui eut une fortune
remarquable ; VAl'djabr w’al moqabalah (’). Ce titre est le nom
d’une technique, ou méthode de calcul, que les Arabes avaient
tirée de sources grecques et indiennes. Deux opérations fondamen
tales, effectuées l’une et l’autre sur les sommes de nombres relatifs,
le caractérisent : la djebr, qui fait passer d’un membre d’une éga
lité dans l’autre tous les termes affectés (précédés) du signe —, de
manière à ne laisser subsister dans chaque membre que des
termes affectés du signe -h ; la moqabalah, ou réduction des
termes semblables (vide infra n° 281).
L’aTdjebr ou’al moukabalah est devenue l’algèbre moderne, et
le nom d’Al-Khwarizmi, transformé en algorithme ( 2 ) s’est per
pétué comme nom commun. Ainsi, à défaut même d’autres té
moignages — et nous en avons un grand nombre —• les mots
subiraient à attester l’origine orientale de notre calcul algébrique.
( 1 ) Ce traité a été publié avec une traduction anglaise par Rosen :
Londres, i83i. Voir sur Khwarizmi, supra, p. 6, note 3.
( 2 ) On désigne aujourd’hui par le mot algorithme un système de nota
tion symbolique quelconque.