LE CALCUL ALGÉBRIQUE
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variables), et si ces expressions sont identiques (au sens du n° 294),
quelles que soient les valeurs données aux variables, x, y, z, les
deux fonctions sont évidemment identiques, et cela quelles que
soient les valeurs attribuées aux quantités fixes a, b, c, ...
3° Si les expressions f et g contiennent des lettres telles que
a, h, ... représentant des quantités fixes, et ne sont pas identiques
au sens spécifié ci-dessus, les fonctions f et <j ne pourront pas être
identiques quelles que soient les quantités a, b, c, ...’ mais seule
ment pour certaines valeurs de ces quantités. Le problème se pose
alors de rechercher à quelles conditions doivent satisfaire les
nombres constants a, b, c, ... pour que les deux fonctions soient
identiques. C’est le problème que nous avons résolu dans le cas
où les fonctions sont des polynômes.
Une fonction identique à o est dite identiquement nulle.
317. — A ces remarques et définitions relatives à l’identité,
nous ajouterons le théorème suivant, dont nous nous dispenserons
de donner la démonstration rigoureuse :
La condition nécessaire et suffisante pour que le produit de
plusieurs fonctions (définies par des expressions algébriques) soit
identiquement nul est que l'une des fonctions le soitif).
318. Equations. — Dans les pages qui précèdent, la notion
de fonction vient de se présenter à notre réflexion comme le
support nécessaire de l’algèbre. Nous nous sommes demandé qu’elle
est la chose qui revêt, par l’effetde la transformation algébrique, des
formes différentes, et nous avons trouvé que cette chose est la fonc
tion. Cependant il ne faudrait pas croire que l'idée de fonction soit
apparue dans toute sa netteté à l’esprit des premiers algébristes.
(Cf. p. 3o5, note i et ch. u, § /). Les mathématiciens antérieurs
au xvn e siècle n’envisagèrent que l’une des applications auxquelles
donne lieu l’étude des fonctions : la résolution des équations algé
briques,ou calcul des inconnues (voir § /) définies par des équations.
Supposons que nous connaissions une fonction de x, y = f(x),
et posons-nous la question suivante ; Pour quelle ou quelles valeurs
(') On sait que pour qu’un produit de facteurs soit nul, il faut et il
suffit que l’un des facteurs soit nul.