FRACTIONS
43
D’où la règle : La racine p ième ou racine d'ordre p de la fraction -
ef
esi la fraction yr= ; on peut donc écrire
V m
M
L’extraction (exacte) de la racine p lèrae d’une traction — est-elle
une opération toujours possible? Pour qu’il en fût ainsi il faudrait
qu’il existât toujours une fraction dont la puissance p ieme fût
égale à ~ . Or un exemple très simple va montrer que cela n’est
pas.
. Or un exemple très simple va montrer que cela n’est
Je dis qu’il n’existe pas de fraction dont le carré soit égal
à 2 (d'où il résulte que l’extraction exacte de la racine carrée
de 2 est une opération impossible). Supposons en effet qu’il
existe une fraction ^ telle que p = 2. J’ai le droit de supposer
(n° 32) que l’on a réduit la fraction à une fraction irréductible,
en sorte que a et b sont premiers entre eux (n° 24). J’ai, par
hypothèse, a 2 = 2b 2 ; donc a 2 , et par suite a, est un nombre
pair (*) ; et, puisque a et h sont premiers entre eux, b doit
être un nombre impair. Mais appelons a! le nombre — (ce
nombre est entier puisque a est pair) : j’ai cr = 2 2 X a'- = 4-a' 1 ,
et, par conséquent 2.a' 1 = ù 2 ; donc 6 2 est pair, ce qui exige
que h soit pair (note 1), Ainsi, en admettant qu’il existe une
fraction g égale à v/2 nous aboutissons à cette conclusion que le
nombre b est à la fois impair et pair. Conclusion absurde qui nous
oblige à rejeter notre hypothèse.
La démonstration qui précède est donnée par Eaclide au livre X
de ses Eléments, et s’il faut en croire Aristote ( 2 ), elle aurait déjà
été connue de Pythagore. Elle nous apprend qu’en général les
(') Le carré d’un nombre impair est nécessairement un nombre impair ;
en effet, la décomposition de ce carré en facteurs premiers ne peut (pas
plus que le nombre lui-même) contenir le fadeur 2. Donc si a- est pair,
a l’est aussi.
( 2 ) Cf. Cantoh, Vorlesungen, I, p, 170.