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LES GRANDEURS
La notion de longueur rectiligne (') présente certains carac
tères qui la rapprochent de la notion de nombre.
Etant données deux longueurs (deux segments de droites) AB et
CD quelconques (fig. 2), on peut dire si elles sont égalés ou iné
galés : elles sont égales (ou congruentes) si elles sont exactement
superposables, c’est-à-dire si, en déplaçant l une d elles, on peut
A B l’amener à coïncider avec l’autre ; lorsqu elles sont
inégales, on peut dire laquelle est la plus grande ;
c D on peut faire la somme ou la différence de deux
F j d- 2 . longueurs en les plaçant bout à bout le long
d’une même droite; enfin on peut diviser une longueur donnée en un
nombre donné de parties égales. Ce sont ces caractères arithmé
tiques ( 2 ) des longueurs qui nous permettront de les mesurer.
Nous retrouverons les mêmes caractères arithmétiques (donnant
lieu aux mêmes opérations) chez les diverses grandeurs qu’étudie
la géométrie. Montrons-le par quelques exemples fondamentaux.
54. Angles. — On appelle angle la figure formée par deux
demi-droites ( 3 ) issues d’un même point O. Ces demi-droites sont
appelées côtés de l’angle; le point O est appelé sommet. Marquant
sur la première demi-droite un point quelconque A, sur la seconde
demi-droite un point quelconque B, je puis regarder l’angle comme
f) On remarquera qu’une longueur rectiligne telle que AB est indé
pendante de la position particulière qu’occupe dans l’espace le segment de
droite AB. Si nous déplaçons ce segment et lui faisons occuper des posi
tions diverses, nous avons toujours affaire à une seule et même longueur.
Au contraire, par les mots « droite », « segment rectiligne », nous enten
dons toujours une droite ou un segment situés dans l’espace.
( 2 ) Nous passons sous silence les caractères fondamentaux qui sont,
pour le sens commun, inséparables de la notion de longueur, mais
qu Euclide et les géomètres grecs prenaient soin d’énumérer sous forme
d axiomes et que les logiciens contemporains ont analysés avec plus de
précision encore. Ainsi : Les grandeurs égales à une même grandeur sont
égales entre elles ; si à des grandeurs égales on ajoute des grandeurs égales,
les touts seront égaux ; et ainsi de suite [les exemples que nous citons
Sont les deux premiers axiomes, ou notions communes, /.cuva', svvoiat,
d Euclide], Nous reviendrons plus loin sur ces axiomes (voir Deuxième
lia., chap. v et Troisième lia., chap. n).
( ) Etant donnée une droite qui passe par un point O, cette droite peut
être prolongée indéfiniment de part et d’autre du point O. J’appelle
demi droite la portion de la droite qui est située tout entière, soit à droite,
soit à gauche du point O.