MESURES. LONGUEUR DE LA. CIRCONFERENCE
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67. — Voilà comment ont raisonné les géomètres ( 1 ). Mais
c’est ici que surgit l’anomalie, ou, du moins, ce qui fut long
temps considéré comme tel. Le contour du carré ABCD, celui de
l’octogone régulier AEBFGGDH, ou celui d’un polygone régulier,
inscrit ou circonscrit, ayant un nombre in de côtés, tous ces con
tours ont des mesures qui peuvent être définies (déduites de l’unité)
au moyen d’opérations arithmétiques connues ( 2 ) ; ainsi le contour
du carré ABCD a pour mesure exacte 4 X /2 (le sens de l’expression
« mesure exacte » étant élargi comme il a été dit au n° 63) ; le
contour du carré circonscrit V'B'C D a pour mesure 8 ; le contour de
l’octogone AEBFCGD1I (fig. 11) a pour mesure 8 X sJ 1 —v 2 , etc.
Pourra-t- on, semblablement, indiquer une combinaison à'opérations
connues dont le résultat définisse la mesure de la circonférence ?
La réponse est négative ( 3 ), mais les géomètres ont été longs à s’en
convaincre, et les tentatives faites, vingt siècles durant, pour trou
ver une expression arithmétique de la longueur du cercle, se
comptent par milliers. L’une des plus célèbres est celle de Grégoire
de Saint-Vincent (auteur de l'Opus geomelriciim quadratures
circuli et sectionum coni, 1647), qui fut combattue par Descartes,
Pascal, Huvgens. Aujourd’hui encore, les Académies Scientifiques
sont saisies presque chaque année de nouvelles solutions du pro
blème de la « rectification » ou « quadrature » du cercle. Et
cependant, Vimpossibilité de la résolution de ce problème (*),
pressentie par Legendre et Euler, a été prouvée en toute rigueur,
que leurs longueurs sont toutes égales entre elles et égales au double du côté
du triangle équilatéral.
( 1 ) Ils ont aussi imaginé de nombreuses méthodes indirectes qui con
duisent à des résultats équivalents.
( 2 ) Ce sont là des conséquences immédiates des théorèmes de la géo
métrie métrique (voir chap. ni, § 3).
( :t ) Et cela, en donnant aux mots « opérations connues » qui figurent
dans l’énoncé de la question, l’acception la plus générale qu’ils puissent
comporter. On ne peut former (ride infra, Deux. Lia.) aucune équation
a n x n + a n -x x n - l +...-(-a 0 = o de quelque degré que ce soit, dont les
coefficients a», On-j, ... «0 soient des nombres rationnels et qui ait pour
racine (valeur de l’inconnue x) la mesure de la longueur du cercle de
rayon 1.
( 4 ) II. existe par contre certaines courbes (autres que le cercle) dont la
longueur exacte est mesurée par un nombre rationnel pouvant être cal
culé. De telles courbes sont dites rectifiables.
Boutboux. — Les Principes de l’Analyse mathématique. G