NOTATION LEIBNITZIENNE DES DÉRIVÉES.
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pareille intention dans les formules est aussi simple qu’admirable,
puisqu’elle permet d'y opérer des suppressions sans rien sacrifier de
leur rigueur.
Disons un mot maintenant sur le cas exceptionnel où, pour la valeur
x considérée, la dérivée f\x) serait nulle. Alors s ne disparaîtrait
plus à côté de f'{x) et l’on n’aurait pas, d’une manière absolue, le
droit d’écrire dy = f\x) dx, c’est-à-dire dy — o x dx — o. Cepen
dant, on continue à poser, même pour ce cas, dy =/'(x) dx, parce
que, sauf dans des circonstances très rares, l’on n’a à comparer une
différentielle dy de fonction qu’à des différentielles comme celle de
sa variable, c’est-à-dire qu’à des quantités de l’ordre même de pe
titesse de dx : or un rapport, tel que réduit alors à £ ou à une
quantité évanouissante analogue, s’annule à la limite et n’y serait par
conséquent pas faussé en prenant simplement dy — o. On écrira
donc, même dans ce cas, dy — f (x) dx, mais sous la réserve indi
quée, de ne pas comparer dy à des quantités d’un ordre de petitesse
supérieur à celui de dx.
33. — Notation leibnitzienne des dérivées. Différentiation des fonctions
simples.
dy
La formule dy —f\x) dx donne f\x) — relation qu’on pour
rait aussi regarder comme immédiate, ou comme exprimant, non moins
bien et même mieux que la précédente Ay — \_f'{x) H- s] Ax, le fait ca
pital de l’existence d’une dérivée. Il suffît, en effet, de voir écrite la frac-
. dy
tion —-, pour y lire deux choses :
i° Qu'il est question du rapport des deux accroissements simul
tanés très petits, dy et dx, d'une fonction et d’une variable;
2° Que, de plus, à cause de l’intention traduite par les signes d,
c’est non le rapport lui-même, dans son état actuel, que l’on considère,
mais uniquement sa valeur limite pour le moment où dx et dy s’an
nuleront.
On peut donc regarder le quotient de la différentielle de la fonction
par celle de la variable comme étant la définition même de la déri-
dy
vée. Et cette notation de Leibnitz, pour représenter la dérivée, a,
comme on voit, sur celle de Newton ou de Lagrange, l’avantage d’être
parlante ou intuitive, d’exprimer complètement tout ce qu’est la dé
rivée. Par contre, la notation de Newton, y', est beaucoup plus con-