ao6 POINTS DE REBROUSSEMENT D’UNE DÉVELOPPÉE. DESCRIPTION
rayon R de la courbe proposée ira sans cesse en diminuant, si Je mo
bile marche, comme nous l'avons admis, vers cette courbe, ou en
augmentant, si le mouvement se faisait dans le sens inverse, c’est-
à-dire de G'vers A'. Donc, étant supposé que les deux courbes se pro
longent sans interruption, le rayon de courbure ne pourra devenir
minimum ou maximum qu’à la faveur d’un point soit anguleux, soit
de rebroussement, de la développée, comme on le voit par le point A'
de la figure précédente, où la développée G'A' se continue vers L/ en
changeant brusquement de direction, tandis que la courbe GA se pro
longe vers L. Or les deux rayons de courbure de la courbe proposée
tangents en un point anguleux de la développée comprendraient
évidemment entre eux une infinité d’autres rayons issus de ce même
point, puisque la courbe proposée est supposée ininterrompue; et ces
rayons, n’interceptant qu’un arc total de développée nul, seraient
égaux entre eux, de sorte que la courbe donnée s’y réduirait à un arc
de cercle décrit autour du point anguleux comme centre. Par suite,
le rayon ne s’y trouverait pas précisément maximum ou minimum,
mais constant. Il suit donc de là que la développée d’une courbe
présente un rebroussement au point de départ de chacun des rayons
de courbure maxima ou minima de celle-ci.
La courbure propre de la développée est infinie en de tels points;
car, pour un angle commun de contingence ¿/0 des deux courbes qui
sera du premier ordre de petitesse, le rayon de courbure actuellement
maximum ou minimum ne variera, d’après le principe de Fermât,
que d’une quantité d’ordre supérieur, et, celle-ci égalant justement
l’arc correspondant ds^ de développée, si onia prend, conformément à
la définition de la courbure, pour diviseur de ¿/6, il viendra bien un
quotient infini.
131. — Description d’une courbe par le déroulement de sa développée.
La deuxième propriété générale, qui fait du rayon de courbure A'A
(p. 20/j) ou, du moins, de son excédent sur G'G, une sorte de déve
loppement de la ligne A'G 7 , est précisément celle qui justifie le nom
de développée donné à cette ligne. Jointe à la première propriété, elle
conduit à un mode curieux de description de la courbe proposée AG
au moyen d’un fil tendu.
Imaginons qu’on ait découpé le bord d’un corps plat d’après la
forme même de la développée, et qu’on ait appliqué ce corps sur le
plan de la figure précédente, de manière qu’il se termine suivant
l’arc L'A 7 G 7 et laisse libre l’espace compris entre cet arc et la courbe