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ANALYSE INDÉTERMINÉE DU SECOND DEGRÉ.
en quelques mots la nature du travail dont l’ensemble constitue les deux
chapitres qui suivent :
119. La recherche des racines primitives d’un nombre premier, a été un
sujet de méditations pour les plus grands géomètres, tous ont été ramenés à
l’opinion émise par Euler ; « On ne peut saisir entre un nombre premier et les
racines primitives qui lui appartiennent, aucune relation d’où l’on puisse
déduire une seule de ces racines, de sorte que la loi qui règne entre elles paraît
aussi profondément cachée que celle qui existe entre les nombres premiers
eux-mêmes. » On admettra sans doute que nous ne pouvions avoir la préten
tion de contredire une autorité aussi puissante, et d’ailleurs une semblable
prétention aurait été modifiée à la fin d’un travail qui n’a fait que nous con
firmer dans notre respect pour Euler, mais cette difficulté qui paraît insurmon
table , ne pouvait-on la tourner? partiellement du moins; si dans l’essai que
nous présentons, un tâtonnement régulier et invariable est encore, en général,
le moyen qui nous donne une seule racine primitive, nous croyons que ce
moyen disparaît complètement, pour environ les deux tiers des nombres dans
la méthode directe qui donne exclusivement toutes les racines primitives de ce
nombre ; notre travail étant une étude sur les racines primitives pures, nous
avons dû supprimer toute remarque sur l’emploi de ces racines, nous avons dû
supprimer quelques observations encore fort incomplètes, sur le mécanisme
des grandeurs numériques; puisse un accueil bienveillant nous encourager dans
la suite des recherches que nous voulons faire sur cette partie, car pourquoi
nous serait-il défendu d’ajouter que nous croyons que l’intelligence humaine,
n’a pas, sur ce point, dit son dernier mot et que les opérations nombreuses
que nous avons dû faire sur les nombres, ne nous ont pas convaincu de
l’impossibilité de saisir, sinon l’ensemble, du moins quelques-uns des anneaux
de la chaîne mystérieuse qui unit les racines primitives aux nombres premiers.
L’exposé suivant présente deux genres de recherches, dans le premier, nous
admettons toujours qu’un nombre P premier absolu étant donné, on connaît
une racine primitive de ce nombre, dans l’autre nous donnons un procédé
pour trouver la racine primitive dont la connaissance a été admise dans l’étude
qui précède.